L’art oratoire comme remède à la timidité du jeune Péruwelzien
Simon Liégeois s’est lancé dans les concours d’éloquence avec comme ambition de devenir coach en la matière.
Publié le 25-01-2023 à 15h07 - Mis à jour le 25-01-2023 à 15h08
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À 21 ans, Simon Liégeois n’a plus peur de parler. Ou en tout cas beaucoup moins qu’avant. Et justement, il en parle ! Simon s’est toujours vu comme quelqu’un de très timide, qui avait du mal à prendre la parole en public.
"Je n’avais pas confiance en moi et j’ai eu un déclic, comme l’envie de travailler sur moi".
Son parcours d’étudiant en sciences politiques à l’école des sciences humaines et sociales de l’UMons n’est pas étranger à ce changement d’attitude. Tant qu’à faire, pourquoi ne pas franchir un cap supplémentaire en se lançant dans les arts oratoires ? Avec succès puisque Simon a atteint la demi-finale du concours national (Publiq Contest) et s’est hissé au même stade lors du concours local Réciproque. Cette année, il est encore demi-finaliste au national avec la perspective de défendre son travail au sein de l’hémicycle du parlement bruxellois.
Simon est membre de Felobel, la fédération d’éloquence belge. "L’éloquence peut prendre différents styles: slam, poésie, plaidoirie… À la fédération, chaque personne a un rôle à remplir, que ce soit pour élargir notre réseau, pour améliorer l’organisation interne aussi. Nous essayons de nous déployer pour positionner encore davantage l’art de l’éloquence dans la culture. J’ai eu la chance de partir avec une délégation à Bordeaux. La France a un niveau d’avance en la matière".
Pour pouvoir performer dans ce domaine, il faut selon Simon avoir tout d’abord envie. "Plus on pratique, plus on devient bon et on fait passer quelque chose. On s’entraîne entre nous, sur la gestuelle, la parole, les mots employés. Dans les concours, on te fournit une position à défendre: pour ou contre. J’ai par exemple déjà défendu une position avec laquelle au fond de moi je ne suis pas du tout d’accord".
À l’oral en tenue de sport !
Simon nous donne le ton avec des exemples de sujets à défendre… ou pas. Faut-il tendre l’autre joue ? Fuir est-il courageux ? Mon héros m’a déçu… À la question du rapport entre les apparences et les chances de réussite, Simon a défendu son point de vue en tenue de sport. "Le but est que les gens tiennent compte de ma prestation, pas de ma tenue".
Et puis, il y a les bonus, qu’on obtient si on parvient à insérer un certain mot dans son texte.
Ces derniers mois, Simon Liégeois a entamé une formation interne à Felobel dans le but de devenir à terme coach en éloquence : "J’ai complété la première partie des formations qui étaient internes mais je dois encore donner des formations externes pour obtenir ma certification de coach en éloquence. Plus globalement, je veux dire à tous ceux qui doutent d’eux, qui n’ont pas confiance en eux, de ne jamais perdre espoir, ne pas douter ou arrêter de croire en leurs rêves, que si j’ai pu en arriver là, en tant qu’ancien introverti sans confiance ni estime de lui, le changement est possible pour tout le monde".
Un engagement politique qui a déjà porté ses fruits
Simon Liégeois aimerait poursuivre avec un master en relations internationales et intégrer le collège d’Europe à Bruges. Une carrière dans les institutions, les cabinets ministériels ou encore la diplomatie ne serait pas pour lui déplaire.
La politique ? Simon s’y est en réalité toujours intéressé de près ou de loin, dès l’enfance. "J’ai participé au conseil communal des enfants en 5e et 6e primaires. Je n’avais pas encore à l’époque d’idées politiques bien arrêtées. Au fil du temps, j’ai débattu de plus en plus régulièrement avec des gens sur Facebook à propos de divers sujets. En 2020, durant le Covid, la réflexion a mûri et je me suis dit que je pouvais m’engager".
Fier de sa contribution
Simon s’est orienté vers le MR. "J’ai contacté Laura Hidalgo, la présidente des Jeunes MR. L’aventure a commencé comme ça. Je me sens libéral dans l’âme. Cet idéal de liberté est important, de même que tout cet aspect de valorisation des autres à travers la politique et l’éloquence".
Simon a œuvré pour le compte du mouvement des étudiants libéraux de l’UMons et pour les Jeunes MR de Mons. Il est aujourd’hui membre des Jeunes MR de Péruwelz. "Le but est bien entendu de confirmer et même de renforcer notre présence à Péruwelz mais aussi de donner un coup de main aux équipes là où le MR n’est pas encore assez implanté", assure-t-il.
"J’ai initié la proposition d’augmenter les heures des jobs étudiants de 475 à 600 il y a deux ans au congrès des Jeunes MR, explique-t-il ainsi. La motion a été adoptée à l’unanimité. Fin 2022, j’ai appris que le ministre Clarinval avait fait passer l’augmentation des heures. Je ne veux pas tirer la couverture à moi mais je suis fier d’avoir apporté ma contribution à ce dossier. C’est un véritable travail de groupe".
Candidat… mais quand ?
Motivé comme jamais, Simon Liégeois sera à coup sûr un jour candidat. Mais il ne veut toutefois pas brûler les étapes. Les élections communales de 2024 pourraient pourtant lui donner des envies. "Mais en même temps, attendre 2030 me permettrait de terminer me études sans doute plus sereinement. C’est un choix à faire. J’aimerais beaucoup travailler à des propositions sur l’enseignement, un domaine qui relève de la fédération Wallonie-Bruxelles. J’ai envie d’y croire. La jeunesse et les sports me bottent aussi".