Fameuse empoignade entre deux couples voisins à Roucourt
La querelle entre voisins, qui durait depuis plusieurs mois, s’est transformée en rixe. Les deux couples se rejettent la faute.
Publié le 08-01-2023 à 09h00
C’est un sérieux conflit de voisinage qui a amené à la barre Lola et Didier (prénoms d’emprunt). Didier doit répondre de coups à son voisin et de destruction d’un rétroviseur, tandis que Lola est poursuivie pour avoir frappé aussi bien l’homme que la femme qui habitent à côté. Les faits se passent le 26 mars 2021 à Roucourt.
Didier indique que ce jour-là, il était allé frapper à la porte des voisins. "Quand il m’a ouvert, mon voisin m’a mis une gifle. Ma casquette est tombée et quand je me suis baissé pour la prendre, ils m’ont attrapé, elle et lui. J’ai juste essayé de me défendre et nous avons roulé au sol, mon voisin et moi. Il est plus imposant que moi. Jamais je n’ai porté de coups."
Didier assure avoir agi en état de légitime défense: "Nous avons des problèmes avec eux parce qu’ils ont mis un jour un échafaudage devant la maison et disaient qu’il y avait des infiltrations d’eau. Ils ont insulté ma femme devant nos enfants. Je suis tombé dans un guet-apens car ils m’attendaient. Il y a des témoins."
Lola précise elle aussi qu’elle n’a pas porté de coups à ses voisins: "Quand j’ai entendu des cris, j’ai juste voulu les séparer. J’ai repris mon enfant et je suis rentrée."
Les victimes n’étaient pas présentes. Leur avocat souligne qu’elles étaient en panique à l’idée de se retrouver face aux prévenus. "Il était 17h quand on a tambouriné à la porte. Ma cliente raconte que son mari a été insulté et poussé par le prévenu quand il a ouvert la porte et qu’elle-même a été tirée par les cheveux par la prévenue, folle de rage. Elle a reçu des coups au visage et s’est même fait pipi dessus tellement elle a eu peur. Le prévenu a aussi craché sur ma cliente."
L’avocat des victimes ajoute que ses clients ont eu une commotion cérébrale, sans compter les multiples contusions. "Des constats de coups ont été établis. Le problème fait suite à une infiltration d’eau dans la maison de mes clients. Les prévenus ont dû payer et ça ne leur a pas plu. Depuis plusieurs mois, le contexte global était fait de tensions, d’agressions."
La partie civile fait état de témoignages qui vont dans le sens de ses clients. Mais la défense aussi, sauf que la défense a envoyé la veille de l’audience seulement les pièces contenant les témoignages en faveur des prévenus.
Trop tard, selon le ministère public, pour en tenir compte. Il sollicite 1 an contre Lola, parce qu’elle est poursuivie pour avoir frappé deux personnes, et 6 mois contre Didier.
La défense crie au procès d’intention
"Je suis effaré quand j’entends le parquet, qui écarte mes pièces communiquées hier et qui choisit de manière tout à fait arbitraire de ne tenir compte que des témoignages de la partie civile. Le parquet nous fait un procès d’intention alors qu’avec les congés, je n’aurais pas pu remettre les documents avant, tonne l’avocat des prévenus. L’ancien propriétaire de la maison de mes clients a décidé de vendre tellement il avait déjà des problèmes avec les voisins, qui jetaient des ordures et se garaient n’importe où. Le jour des faits, le voisin avait insulté ma cliente et quand il est rentré de son travail, mon client a voulu avoir une explication. La partie civile fait état de certificats médicaux mais mes clients ont aussi été impactés. Cette rixe est nébuleuse et les deux autres protagonistes ont fait du porte-à-porte pour avoir des témoins favorables. Je pense qu’on peut renvoyer tout le monde dos à dos. Les autres ont commencé. Mes clients se sont défendus."
La défense a sollicité à titre principal l’acquittement ou à tout le moins la suspension du prononcé. Jugement le 2 février.