Péruwelz: le chocolat Ecocoa a aussi le goût de l’aventure humaine
Ce projet autour du cacao de forêt s’est tissé autour d’un beau partenariat avec un village du Cameroun. Traçabilité garantie.
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Publié le 11-06-2022 à 08h00 - Mis à jour le 11-06-2022 à 10h54
Il y a six mois encore, le chocolat, Caroline Amorison se contentait de le manger. Aujourd’hui, la jeune femme le déguste toujours, mais en plus, elle le fabrique. Installée dans un hall-relais mis à disposition par Ideta rue Vent des Noirs Moineaux à Péruwelz, dans le zoning Polaris, Caroline s’est donc lancée dans l’aventure Ecocoa, société qui travaille à partir de fèves de cacao venues en ligne directe du Cameroun.
Derrière ce projet un peu fou, on retrouve François Amorison, le frère de Caroline, co-fondateur de la brasserie des Carrières et de sa célèbre Diôle à Basècles. "Par le biais de sa société Durwood basée à Leuze, François est sensible aux filières responsables, à l’utilisation raisonnée du bois et à la lutte contre la déforestation , indique Caroline. C’est dans ce cadre qu’il a eu vent de la présence d’une ancienne cacaoyère à l’abandon au Cameroun."
C’est alors qu’a germé l’idée de travailler avec les producteurs locaux de cacao selon un process durable, en évitant les cultures intensives menant à la déforestation. Un partenariat s’est noué avec le village camerounais, ça ne s’invente pas, de Kongo.
"Le but n’était pas d’arriver en tant que donneurs de leçons , précise Caroline. On sait que là-bas, tout le monde vit de la forêt. Sauf que des parcelles sont mises à blanc et qu’une fois qu’elles ne donnent plus, on va planter juste à côté. Ici, le but était de proposer aux habitants de travailler en maintenant le cacao dans son milieu naturel, c’est-à-dire à l’ombre. Le cacao se développe à l’ombre des grands arbres alors que les cultures intensives sont exposées au soleil et au vent. Eticwood et Durwood nous accompagnent dans l’aventure. François et d’autres ingénieurs forestiers se sont déjà rendus sur place à plusieurs reprises."
Virage professionnel
Caroline pas encore, mais son rôle est crucial, en bout de filière. L’objectif était de traiter ces fèves en Belgique et de lancer un chocolat issu de ce projet. Caroline a accepté le challenge proposé par son frère. Elle a donc pris un fameux virage professionnel. " J’ai tout quitté. Pendant dix ans, j’ai travaillé dans la communication et dans les ressources humaines. Le chocolat, je n’en avais jamais fait. Il a fallu investir dans du matériel neuf et je me suis formée avec l’aide précieuse de l’équipe de François Deremiens, artisan-chocolatier à Jamoigne. Son équipe m’a encadrée pour toutes les étapes: torréfaction, moulage. Quelque part, je suis dans une situation d’inconfort au plan professionnel. En Belgique, du chocolat, c’est comme la bière, il y en a déjà beaucoup. Dans mon milieu, j’étais devenue une personne de référence. Ici, je me salis, je me moque de moi-même, j’expérimente. J’apprends quelque chose tous les jours. Et je dors bien."
Rendez-vous sur la page Facebook Ecocoa. Vous pouvez aussi contacter Caroline via caroline@ecocoa.be