Péruwelz: deux véhicules saisis chez Belgium Medical Team
Confrontées au dédale des remboursements, à la législation et à la hausse des carburants et des salaires, les sociétés d’ambulance souffrent…
Publié le 16-04-2022 à 06h00
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Voilà une mésaventure bien peu agréable qui est arrivée récemment à Geoffrey Bassez, fondateur et administrateur-délégué de Belgium Medical Team, une société privée de transports non-urgents et urgents de malades basée à Péruwelz et fondée en 2017.
" Lors d’un contrôle lié à l’inspection du travail, à l’AVIQ et à la licence “taxi”, deux de mes véhicules ont été confisqués. Deux problèmes ont été pointés: le fait que dans le véhicule se trouvait une personne qui n’était pas salariée et œuvrait pour une ASBL; il s’agissait du remplacement d’un malade parmi notre personnel. Le deuxième souci était l’absence de plaque “Taxi”, alors que je pensais que ce n’était pas nécessaire pour les transports médicaux."
Deux infractions assimilées à du travail au noir et à une soustraction à la coûteuse licence "taxi", qui n’est possible que lorsqu’il s’agit d’un taxi social au tarif réglementé, qui n’est pas appliqué par la société de transport privée. Des contrôles avaient déjà été réalisés auparavant avant que la sanction de la saisie ne soit prise.
Belgium Medical Team emploie 14 salariés: " Nous essayons d’être corrects avec notre personnel. Nous sommes à leur service, du lundi au samedi, uniquement durant le jour. Pour l’instant, l’activité continue avec quatre véhicules PMR et deux ambulances. Un avocat a été engagé afin que nous soyons en ordre au plus vite et que l’on récupère les deux véhicules saisis. Nous continuons donc à travailler parce qu’il faut bien honorer notre contrat avec le CHwapi, notamment pour le transport des dialysés."
Factures impayées: 30%!
Geoffrey Bassez ne cache pas que la situation est compliquée: "L’État ne nous aide pas! Dans le cas des transports urgents liés au 112, le patient paie un forfait de 60 € et l’État prend en charge le reste. Pour nous, c’est bien plus difficile et, dans la plupart des cas, nous devons réclamer la totalité de la facture aux patients qui, par la suite, sont remboursés en partie par la mutuelle. Il faut compter que nous avons 30% de factures impayées et il arrive même que le patient perçoive le remboursement de la mutuelle et ne nous paie pas!"
Cette situation, couplée avec l’augmentation du prix des carburants et celle des salaires, entraîne l’envolée des factures: " Pour un transport entre Tournai et Bruxelles, on se limite à 300 € alors que certaines sociétés vont jusqu’à 600 €. Personne n’a demandé à être malade et l’on essaie de rester humain, de faire un geste pour les patients. Il faut trouver un équilibre entre notre nécessaire rentabilité, parce que nous sommes une société privée qui n’est pas subsidiée, et le patient, qui sera amené à payer la facture. Cet équilibre est de plus en plus fragile et le risque est réel de se retrouver en faillite! Pour être franc, je me pose des questions sur l’avenir de ma société!"