Péruwelz, Leuze, Lessines et Silly: les guichets de gare disparaîtront le 1er novembre
Malgré le courroux suscité depuis l’annonce de la SNCB, les guichets de Péruwelz, Leuze, Lessines et Silly fermeront dans une semaine.
Publié le 25-10-2021 à 19h00
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Hasard du calendrier, c’est le jour de la Toussaint que la SNCB «enterrera» quatre de nos guichets de gare. En dépit des vives protestations émanant des syndicats, des associations de navetteurs et d’édiles politiques de tous bords, l’entreprise ferroviaire mettra bien son plan de fermeture à exécution. Un plan qui prévoit, d’ici la fin de l’année, la suppression d’un guichet de gare sur trois en Belgique.
À partir du 1er novembre, si vous devez embarquer en gare de Leuze, Péruwelz, Lessines ou Silly, il vous faudra prendre les devants en achetant vos billets en ligne ou en vous dirigeant vers un automate.
«Le service public part à vau-l'eau, au détriment des citoyens. C'est inadmissible, réagit Gery Baele, le président de l'ASBL Navetteurs.be. Depuis des mois, nous multiplions les contacts avec le cabinet du ministre Gilkinet mais on nous a fait comprendre qu'il était impossible de faire marche arrière. Malheureusement avec la SNCB, c'est un peu le pot de terre contre le pot de fer. Nous allons cependant continuer à nous battre en menant de nouvelles actions (NDLR: l'une d'elles devrait avoir lieu à Bruxelles le mois prochain).»
Des chiffres tronqués?
Sa décision de fermer 44 de ses 135 guichets de gare, la SNCB la justifie par une baisse sensible de l’activité des guichetiers, au profit des ventes de tickets en ligne.
Les canaux digitaux, en ce compris les distributeurs présents dans toutes les gares, représentaient l’an dernier plus de 75% des ventes, selon la société ferroviaire. Les transactions «physiques» sont passées de 54% en 2015 à 20% en 2020.
Un argument contre lequel s’insurge l’association Navetteurs.be, qui estime que les chiffres mis en avant par la SNCB sont tronqués.
«Nous avons procédé à des enquêtes dans différentes gares et les réponses sont à l'opposé des statistiques avancées par l'entreprise. On a pu constater que dans les gares où il y avait encore un guichet, les usagers privilégiaient le contact humain aux automates.
Comment peut-on avoir une vision proche de la réalité quand on s'aperçoit que la SNCB a donné pour mission à des stewards d'inviter les clients, qui font la file au guichet, à se tourner vers les distributeurs? », s'interroge le Leuzois Gery Baele, qui soulève aussi la problématique de la fracture numérique, notamment des personnes âgées.
«Le nombre d’automates est insuffisant»
Parmi les gares de Wallonie picarde qui ne disposeront plus de guichet le 1er novembre, celle Leuze est de loin la plus fréquentée (moyenne de 11 236 montées par semaine; chiffres de la SNCB pour l’année 2019) devant Silly (5 982 navetteurs au départ), Péruwelz (4 305) et Lessines (3 453).
«L'autre problème qui va se poser, c'est le nombre insuffisant d'automates. À Leuze par exemple, il n'y en a qu'un près du quai alors que 2 000 personnes – pas uniquement des abonnés ayant déjà leur titre de transport – prennent le train chaque jour. Au-delà du fait de devoir se familiariser avec l'utilisation du distributeur, des usagers risquent de louper leur train à cause des files qui se créeront devant», regrette enfin le président de l'ASBL Navetteurs.be.