Pas d’aide financière pour engager une infirmière et deux éducateurs à Mouscron : le plan de lutte contre la pauvreté tombe à l’eau
Deux éducateurs et une infirmière de rue: la Ville de Mouscron souhaitait étoffer son équipe de prise en charge et d’encadrement des personnes sans-abri. Louable et nécessaire, le projet n’a pas été retenu par le pouvoir subsidiant.
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- Publié le 10-06-2023 à 06h34
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"P our le suivi médical des hébergés des abris de jour et de nuit, on souhaitait vivement engager une infirmière de rue. Notre objectif était aussi d’étoffer l’équipe d’éducateurs des deux structures avec deux nouvelles arrivées. Malheureusement, nous n’avons pas été retenus par l’appel à projets lancé par le ministre Di Rupo ", déplore Didier Mispelare.
L’échevin des affaires sociales se dit "déçu", pour les hébergés des abris de jour et de nuit mais aussi pour les éducateurs mouscronnois. "Ils font un boulot remarquable, malgré le peu de forces vives à disposition."
Louable voire nécessaire sur le papier, le dossier déposé par la Ville de Mouscron n’a pas tapé dans l’œil du pouvoir subsidiant.
"On ne lâche pas l’affaire"
Pour quelle raison ? "Peut-être que le ministre et son équipe voulaient valoriser des projets plus ponctuels. C’est dommage pour nous mais on ne doit pas se décourager", poursuit Didier Mispelaere.
L’échevin hurlu a la fibre médicale puisqu’avant de siéger au collège, il était infirmier à domicile. C’est donc légitimement qu’il évoquait la possibilité d’engager une infirmière de rue, en plus de deux éducateurs supplémentaires détachés aux abris de jour et de nuit.
"Les éducateurs ne peuvent pas prodiguer des soins aux bénéficiaires des deux structures. D’où l’intérêt de compter sur une infirmière (ou un infirmier) qui peut assurer le suivi des petits bobos, éviter que les plaies ne s’infectent ou prodiguer les bons conseils lorsqu’un hébergé est malade et contagieux, par exemple. Elle est aussi la bonne personne pour convaincre les réfractaires de se faire soigner ou de rappeler à certains qu’ils ont un traitement à prendre. Idéalement, elle aurait pu être un relais vers la maison médicale Dispens’air ou vers le CHM. On envisageait aussi de ne pas limiter son champ d’action à l’abri de jour et à l’abri de nuit, mais d’assurer aussi un suivi auprès des familles les plus précarisées ", suggère encore l’échevin. Il n’y aura rien de tout cela, pour l’instant.
Pourquoi pour l’instant ? Car la Ville a vraisemblablement compris l’importance d’une équipe dévouée et pluridisciplinaire dans la lutte contre la pauvreté et le sans-abrisme. Reste à trouver une autre voie pour engager trois personnes à temps plein et rendre qualitatif le suivi de ces personnes, quitte à allouer un budget plus conséquent à cet accompagnement. "On ne lâche pas l’affaire ", promet Didier Mispelaere en guise de conclusion.
L’abri de jour ferme un mois et l’abri de nuit, sept semaines
Comme tous les ans, l’abri de nuit sera fermé pendant les congés d’été, "du 7 juillet au 29 août", précise Didier Mispelaere.
"Quant à l’abri de jour, il fermera pendant un mois, du 15 juillet au 15 août. Nous maintenons tout de même une vigilance auprès des personnes sans-abri pendant la période de fermeture. En raison des fortes chaleurs, nous mettons aussi à disposition différents points d’eau et des douches pour permettre à celles et ceux qui vivent à la rue de ne pas se retrouver sans rien. "