Mouscron: neuf ans après, elle "rêve" encore de son cousin
Il est poursuivi pour viol à l’occasion d’une fête de famille qui s’était tenue en 2014. Sa cousine avait une dizaine d’années.
- Publié le 29-05-2023 à 08h00
Durant ses cauchemars, elle revoit son cousin Dylan (prénom d’emprunt) et cette fameuse scène qui remonte à 2014 à l’occasion d’un barbecue familial. Alors âgée d’une dizaine d’années, elle s’était retrouvée dans une petite chambre sur les genoux de son cousin, qui lui avait 19 ans au moment des faits.
Le Mouscronnois, 27 ans aujourd’hui, doit désormais répondre de viol. "Je ne qualifie pas ça de viol. Je n’ai pas touché ses parties intimes. J’ai touché le pubis. En cachant mon sexe en érection, j’avais peut-être frôlé ses parties intimes. Oui, elle était sur mes genoux."
Le prévenu a-t-il mis ses mains sur le bas-ventre de sa cousine à même la peau ? "Sur sa peau, oui, mais pas directement sur son sexe. Le mien était en érection et pour ne pas que ça se remarque trop, j’avais essayé de le bouger."
L’avocate de la jeune fille à présent majeure précise que les faits ont été dénoncés après une discussion entre la victime et une cousine en août 2020. "Le prévenu lui avait dit en 2014 que ce qui venait de se passer n’était pas grave, qu’il ne voulait pas être méchant. Ma cliente avait gardé ce secret mais s’est confiée à une cousine six ans après."
Si Dylan a, comme il le prétend, caressé la vulve de la fillette, alors il s’agirait d’un attentat à la pudeur. "Monsieur lui avait proposé d’aller sur ses genoux. Il a mis sa main sous sa culotte et a caressé la vulve. Mais il dit aussi que cette dernière était toute chaude. C’est qu’il y a eu viol et qu’il a dû introduire ses doigts au niveau des lèvres pour ressentir cette chaleur, assure le ministère public. Un rapport fait état d’une gamme limitée d’émotions dans le chef du prévenu, qui exprime peu d’empathie. Je requiers 3 ans."
Émotions limitées dans le chef du prévenu
Pour la défense, il y a eu certes attentat à la pudeur mais pas viol. "Lorsque la fillette, le jour des faits, avait été appelée par sa maman, elle était descendue directement et n’avait rien manifesté de spécial. La maman n’avait rien constaté. Sa fille n’a d’ailleurs fait l’objet d’aucun suivi psychologique entre 2014 et 2020. Ce n’est qu’après avoir parlé des faits en 2020 qu’elle a été suivie."
La défense décrit son client comme introverti, timide. "Il a eu un comportement inadéquat mais ce n’est pas un viol. C’est un fait isolé. S’ils s’étaient retrouvés à deux dans cette chambre, c’est parce qu’ils aimaient les jeux vidéo. Un rapport démontre qu’il s’agit d’un épisode intrafamilial unique. Nous demandons la suspension simple ou alors un sursis total."
Jugement le 22 juin.