"Sauve qui poule", les humains débarquent à Mouscron : la complexe opération de capture des gallinacés errants
Mercredi, la Cellule Environnement coordonnait une grande opération de capture des gallinacés. Et la tâche est souvent plus ardue qu’on ne le croit…
Publié le 24-05-2023 à 15h12 - Mis à jour le 24-05-2023 à 15h15
Dans son jardin de la rue Couturelle, Nicole a repéré cinq poules, deux coqs et une dizaine de poussins. "Je ne sais pas comment tout ce beau monde est arrivé ici. Ce n’est pas dérangeant, jusqu’au moment où ils se reproduisent. J’ai parfois compté jusqu’à 22 poussins dans mon jardin. "
La Dottignienne a sollicité la Cellule Environnement pour être débarrassée de ces envahissants gallinacés. La feuille de route de Mehdi Nehrou (le coordinateur de l’opération) répertorie trente endroits à visiter. Avec plus ou moins de succès… "Tout dépend de la configuration du terrain et du nombre de forces vives", explique le membre de la Cellule Environnement.

Dans le jardin de notre hôte, à Dottignies, ils sont une petite dizaine à agiter leurs épuisettes pour attraper les récalcitrants gallinacés. Bilan de l’opération ? Un peu plus de trente minutes sur place, une poule et six poussins capturés. "Les autres, dont le coq, se sont réfugiés dans les arbres. Ils reviendront mais nous aussi ", poursuit Mehdi. Quelques minutes plus tôt, à Herseaux, ils ont eu moins de chance, laissant échapper une belle colonie de volatiles.

L’opération Sauve qui poule n’est pas un one-shot. "Elle est vouée à revenir. Tant qu’on aura des plaintes de citoyens mouscronnois, de déjections un peu partout et d’animaux qui troublent la circulation, on continuera de l’organiser. "

Les gallinacés errants, le territoire mouscronnois y est confronté régulièrement. Tant et si bien qu’une précédente chasse avait notamment eu lieu à la déchetterie (ou une autre au parc communal) ces dernières années. "On reçoit des coups de fil, des gens qui se plaignent du coq qui chante en pleine nuit ou d’autres nuisances. Je l’ai constaté moi-même chez des particuliers. On a la nécessité de leur trouver un meilleur endroit pour vivre, un endroit moins dérangeant et où leur prolifération sera limitée", poursuit Mehdi Nehrou.
Éviter de les nourrir
L’opération n’est qu’un pansement qui permet de combler (partiellement) la présence des gallinacés à l’état sauvage. Le coordinateur le dit, le répète et le martèle: il faut "arrêter de nourrir les poules et les coqs. C’est le meilleur conseil que l’on peut donner. Tant qu’on les entretient, ils prolifèrent, c’est aussi simple que cela. Les nourrir amplifie le problème. Les citoyens le font par naïveté, sans penser à mal, mais surtout sans penser aux conséquences ! "

Un petit rappel nécessaire: nourrir des animaux sauvages est interdit par le Règlement Général de Police. "À force de répéter l’opération et de mobiliser des forces vives, on risque d’être plus strict et de recourir plus facilement aux sanctions", conclut Mehdi Nerhou.
S’il faut ça pour éviter une nouvelle prolifération…
Au Bonheur Animal : "Les capturer pour les réintroduire dans un milieu plus adapté"
Mercredi, la Cellule Environnement pouvait compter sur des renforts communaux (Ville-CPAS) et des associations (SPA de Mouscron et Au Bonheur Animal). Pas du luxe, car les sacripants à plume ont fait courir nos volontaires !
"Les sites visités sont déterminés sur base des plaintes recensées, suivant la pertinence. Venir pour un coq me semble compromis, vu tous les autres endroits où des colonies se sont installées", explique Mehdi Nerhou. Les travailleurs communaux ont pu compter sur le soutien de l’association Au Bonheur Animal (Bernissart), qui a proposé son aide à la Cellule Environnement. "On a l’habitude, pendant les saisies, de se faufiler dans des endroits difficiles d’accès. Cette opération d’une telle ampleur est une première pour nous, mais on a rempli la camionnette de cages. L’idée est d’en attraper le plus possible pour les réintroduire dans un milieu adapté, dont des fermes pédagogiques, par exemple", conclut Maud, la présidente de l’ASBL.