Mouscron Moyen Âge : geux et gentilshommes festoient pendant trois jours au château des Comtes
Soleil et foule: la première fête médiévale a cartonné jeudi. Elle se poursuivra ces deux prochains jours. De quoi amuser, mais aussi instruire, petits et grands.
Publié le 18-05-2023 à 20h24 - Mis à jour le 18-05-2023 à 20h31
La Ville et le Centre culturel de Mouscron organisent, au cours de ce (long) week-end de l’Ascension, la première édition d’une fête médiévale. Des dizaines de médiévistes ont installé leur campement autour des douves du Château des Comtes.

Voilà dix ans que Dany Vandenabeele, alias Oste de La Barre, rêvait de recevoir ses pairs dans son domaine des Ramées. C’est chose faite en ces jours de 1432: ils sont venus de toute la région et même de Calais ou de Laon afin de partager leur passion avec les manants mouscronnois et d’ailleurs.

Ces seigneurs des temps modernes ont même trouvé à se sustenter grâce à Perancyle et Pelot qui, lors de notre passage, faisaient mijoter sur leur feu de bois des lentilles aux lards, selon une recette d’époque.
De vrais cours d’histoire
Si les vêtements, ustensiles ou armes d’antan pourraient trouver place dans un musée, leur mise en situation, et surtout les multiples explications partagées par leurs propriétaires, offrent indéniablement un plus.

Ce sont ainsi de vrais cours d’histoire qui ont été offerts aux visiteurs, pas celle avec des dates ou des noms rébarbatifs, celle faite d’anecdotes, de récits, parfois sans doute magnifiés par le temps, mais qui font rêver et donc que l’on garde en mémoire.

Toutes les générations s’y sont ainsi retrouvées, particulièrement les enfants qui ont pu passer à la pratique: maniement d’épées, calligraphie à l’aide de calames, battage de monnaie, etc.
Pas besoin de plan B
Après avoir déambulé de tente en tente, d’échoppe en échoppe, il suffit de traverser la rue pour se retrouver dans le parc de la Coquinie, cinq siècles plus tard, mais avec la même convivialité. Ici aussi petits et grands trouveront de quoi passer d’agréables moments.

Des tas de jeux en bois, le merveilleux manège d’Arnaud, fait de bric et de broc et mû à la force des bras, des stands de nourriture ou d’objets artisanaux et, bien sûr, de quoi reprendre des forces grâce aux bonnes choses à boire ou manger, dont le barbecue, géré par l’ICET.

S’ils avaient envisagé un plan B en fonction des tristes conditions climatiques récentes, les organisateurs peuvent se réjouir. Il a fait… et fera encore, ces deux jours, soleil au-dessus des têtes et dans les cœurs à Mouscron.
Marie-France aux Mains d’argent

Autre intérêt de cette fête: la découverte de talents mouscronnois. C’est le cas de Marie-France Brel qui y présente sa collection de vêtements renaissants et médiévaux.
Son cheminement n’est pas banal: professeur d’éducation physique dans une école secondaire à Péruwelz, elle participait, chaque année, à un projet pédagogique qui l’a amenée, avec ses élèves, à présenter les fêtes belges dans différents coins de l’Europe, Naples, la Galice ou encore le Puy-en Velay où naquit son goût pour la Renaissance.
Durant le reste de sa carrière, elle partagea cette passion en montant annuellement, avec ses différentes classes, un spectacle théâtral de qualité qui fut un véritable moteur pour les diverses promotions qui ont eu la chance d’y participer. Une mise en scène soignée, des musiques originales, des costumes faits main, son spectacle était chaque fois attendu comme la consécration d’une formation scolaire réussie !
Impossible que la préretraite puisse mettre un terme à cet énorme investissement humain. Marie-France participe donc désormais à divers événements en rapport avec le Moyen Âge ou la Renaissance. Elle y propose des costumes conçus et réalisés par elle-même. Elle fait aussi partie, avec notamment son époux Philippe Dubois, de la Compagnie des Z’Amuseurs qui propose des farces médiévales aux textes savoureux. Ils joueront "Le Galant qui a fait le coup" ce vendredi à 18h30 et samedi à 16h et 19h, au sein du campement