Un salon du signet, une première belge, ce samedi, à Mouscron: rencontre avec Isabelle, signopaginophile (vidéo)
Bibliothécaire et collectionneuse de "marque-ta-page", Isabelle Fauquembergue est à l’initiative du salon du signet qui se tient ce samedi 6 mai au Foyer de Dottignies. Rencontre avec cette signopaginophile.
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Publié le 04-05-2023 à 17h12 - Mis à jour le 04-05-2023 à 17h36
Avez-vous déjà entendu parler de la signopaginophilie ? Non ? Alors un petit détour, ce samedi, au Foyer de Dottignies vous permettra d’y rencontrer des collectionneurs et collectionneuses de… signets. La bibliothèque de Mouscron y organise le premier salon du "marque-ta-page" comme dirait Dany Boon, ce petit bout de papier indispensable à tous les amoureux du livre qui ne veulent pas corner les pages. Une première pour Mouscron mais aussi pour la Belgique ! Il faut dire qu’en ses murs, la bibliothèque compte deux passionnées en la matière: la directrice, Carine Remmery, et Isabelle Fauquembergue, bibliothécaire.
"Une petite marotte qui ne fait pas de mal, mais qui fait plaisir…"
"Tout a commencé par un signet de la maison d’édition Gallimard, avec cette couleur un peu crème, et le bord rouge, sur lequel il était écrit “le plaisir de lire”… C’est tout à fait moi parce que j’ai toujours eu cette passion pour la lecture et que j’ai toujours travaillé dans le milieu du livre, se rappelle Isabelle Fauquembergue. Et puis, j’ai commencé à récupérer les signets auprès des libraires ou dans les foires du livre, à les accumuler. Petit à petit, on les range et on les classe, on les met dans les boîtes, et puis cela finit par prendre de la place dans l’armoire… On se rend compte que l’on est pris par le virus de la collection. Un signet, c’est à la fois utile et agréable, c’est beau. C’est un petit truc à soi ! C’est une petite marotte qui ne fait pas de mal, mais qui fait plaisir…"

Difficile pour la collectionneuse de chiffrer le nombre de signets amassés depuis plus de 30 ans. "Avec une bonne dizaine de boîtes, dans lesquelles on sait mettre beaucoup de signets, on doit être à 6000 - 7000 pièces…"
Un beau nombre alors qu’elle se limite qu’à certains types de marque-page. "J’ai mes préférences pour certains éditeurs ou pour les auteurs et les livres que j’apprécie. Je recherche aussi particulièrement les signets puzzle, ceux qui ont une forme ou une texture particulière, ou qui ont de belles images et des belles illustrations."
Le signet, un support publicitaire qui se fait rare

C’est en sillonnant les allées des salons du livre, en franchissant les portes des libraires ou à la bibliothèque qu’Isabelle Fauquembergue déniche ses marque-pages. "Même en vacances, je fais le tour des librairies pour en trouver, rigole-t-elle. La famille, les amis, et même les lecteurs de la bibliothèque pensent à moi et m’en ramènent. Mais je leur dis bien de ne pas en acheter ; les signets qui m’intéressent, ce sont ceux que l’on peut obtenir gratuitement, et qui ont un lien avec le livre !"
Pourtant, le signet semble être une pratique publicitaire en perte de vitesse auprès des librairies et des maisons d’édition. "Elles en diffusent de moins en moins depuis quelques années, et sont parfois un peu plus réticentes à en donner, les réservant à leurs clients, remarque la collectionneuse. Cela peut notamment s’expliquer par le Covid, mais aussi par le prix du papier ou encore le développement d’autres supports publicitaires comme sur internet. Cela devient un peu plus rare alors qu’avant, le signet était la carte de visite des libraires et l’outil de promotion des maisons d’éditions pour les sorties des livres."
Une bourse d’échange

Ce samedi, les signopaginophiles se donneront rendez-vous à Dottignies. "Si certains viennent des Hauts de France, d’autres n’hésitent pas à venir de plus loin: Bruxelles, Rouen, Reims et même Montélimar, ajoute Isabelle Fauquembergue. Il s’agit d’une bourse de collectionneurs et d’échange ; il n’y a rien à vendre. Ce sera l’occasion pour certains de trouver des perles rares comme des marque-pages puzzle ou encore des signets datant des années 50. Entre collectionneurs, on s’entraide les uns et les autres et on n’hésite pas à signaler les nouveautés, ou à prendre plusieurs exemplaires lorsqu’on en a la possibilité pour échanger et faire plaisir à d’autres passionnés."
La signopaginophilie, un virus contagieux
Ce salon, qui devrait être organisé tous les deux ans (en alternance avec celui de Malo-les-Bains), se veut ouvert à tous. Les curieux sont également les bienvenus. "Nous serons présents pour partager et faire découvrir notre passion, ajoute la bibliothécaire. Nous avons prévu une petite exposition de signets sur lesquels on retrouve des portraits d’écrivains ou des citations. Les visiteurs pourront aussi repartir avec un signet… Si cela peut susciter l’intérêt et transmettre le virus de la signopaginophilie, on ne sait jamais !"

Comme Isabelle Fauquembergue l’a déjà fait avec la jeune Hortense, la petite-fille de son compagnon. "Je lui ai offert un premier signet d’une maison d’édition jeunesse, explique-t-elle avec le sourire. Et depuis, lorsque j’en trouve d’autres jolis, et je lui donne… Elle est contente de sa petite collection, et maintenant, elle les trie dans sa petite boîte et les demande elle-même auprès des libraires. Ce n’est pas une passion qui coûte très cher… un petit bout de papier, mais qui signifie beaucoup de choses !"
Salon du Signet, ce samedi 6 mai de 10h à 18 h, au Foyer de Dottignies (35, rue Julien Mullie). Entrée gratuite.