Le virus des équidés, la rhinopneumonie, touche aussi le poney d'Aurore à Mouscron
De nombreux équidés (poneys et chevaux) souffrent de la rhinopneumonie. Un virus qui décime bien des bêtes à travers le monde et contre lequel le poney d’une Mouscronnoise se bat depuis un mois en Belgique.
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- Publié le 22-04-2023 à 10h27
- Mis à jour le 22-04-2023 à 10h57
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Cela fait 20 ans que la Mouscronnoise Aurore Delbecque et Boy, son poney, sont liés par une amitié incommensurable. Haute comme trois pommes, c’est grâce à lui qu’elle a appris à grimper sur un équidé et d’acquérir des comportements lui permettant de prendre part à des compétitions internationales sur le dos de chevaux.
Une hécatombe à Valence, notamment

Sa proximité avec Boy est aujourd’hui ébranlée puisque l’animal âgé de 26 ans est placé à l’isolement depuis plusieurs semaines, dans un box loin de chez nous, pour cause de virus mortel. "Il est dans l’une des meilleures cliniques pour animaux du pays, près de Lokeren. Il est atteint d’une rhinopneumonie", souffle notre interlocutrice, entourée des siens. Elle diffuse très régulièrement des nouvelles de son compagnon sur les réseaux sociaux. "Il faut savoir que les chevaux doivent obligatoirement être vaccinés contre le tétanos et la grippe. Contre la rhinopneumonie, c’est optionnel. Boy était aussi vacciné contre cela mais il ne l’était plus depuis peu car, à partir de ses 23 ans, il ne le supportait tout simplement plus…"
"La fièvre de Boy a commencé le 24 mars"
"Depuis trois ans, il y a plus souvent des cas de rhinopneumonie. On ne peut pas parler précisément d’épidémie mais on remarque bien des foyers. À Valence, c’est par centaines que des chevaux en sont morts ! Je connais une fille qui est aussi passée de 12 à 4 chevaux avec ce virus… Il n’y a pas de médicament, il faut que la situation se stabilise et il faut espérer une certaine dose de chance. Pour ma part, le vétérinaire m’a dit que j’ai eu cette chance de constater à temps que Boy n’allait pas bien…"
En Belgique aussi, le virus galope, comme nous l’écrivions notamment en mars 2021.
Il y a trois formes de ce virus chez les équidés: abortive, "soit provoquant une fausse couche", neurologique "en atteignant la moelle épinière et rendant l’animal fou" et, enfin, sous forme pulmonaire. "C’est de cette dernière dont souffre Boy et c’est par sa fièvre durant bien trop longtemps que j’ai compris qu’il y avait un réel problème: elle a commencé le 24 mars. Normalement, cela dure 5 à 10 jours. Au bout de 13 jours, il en avait encore… Endoscopie, échographie, test PCR, etc. Tout était parfait. Et puis un nouveau test PCR a permis de finalement déceler le virus, impliquant de mettre mon poney à l’isolement. La situation s’est alors aggravée: il allait encore moins bien sans me voir. Il ne mangeait plus et ne buvait plus. Il se laissait mourir et ce n’est qu’en allant veiller sur lui qu’il a repris le moral…
Bien que très vite fatigué, cela fait deux semaines qu’il n’a plus de température mais il faut trois tests PCR négatifs pour estimer qu’il est guéri et il faudra encore un suivi de six mois dans la foulée afin de bien tenir à l’œil les lésions aux poumons. Or, ce mercredi soir, le résultat était encore positif", déplore la cavalière professionnelle.
La note devient salée
Avec cette épreuve, la note commence à grimper de façon inquiétante. Aurore Delbecque puise donc dans ses réserves mais elle a quand même été amenée à ouvrir un compte afin que les personnes sensibilisées à sa cause puissent éventuellement lui faire un don.
"On ne sait pas et on ne saura jamais comment Boy a pu attraper ce virus car on ne sait pas comment il se transmet. Je peux l’avoir eu sur moi lors d’une compétition au cours de laquelle un cheval l’avait mais cela peut tout aussi bien avoir été communiqué par un vétérinaire lors de sa tournée ou un maréchal-ferrant. Je donne moi-même des cours pour monter les chevaux, en tant qu’indépendante. Pour éviter d’éventuellement contaminer d’autres chevaux et poneys, je n’enseigne plus pour le moment. Cela fait un mois que je n’ai plus de revenu.
Témoigner aujourd’hui de ce que je traverse et de l’intérêt du vaccin auprès des cavaliers me semble important puisque le virus est partout. Mais je veux aussi prévenir qu’un poney malade, cela coûte et qu’il faut le prendre en compte lorsqu’on se décide à en prendre un. Outre les frais de clinique et mes allers-retours permanents là-bas, chaque test PCR coûte 300 €. En tout, depuis un mois qu’il est malade, la facture tourne déjà aux alentours de 5 000 €"