Mouscron: Mael Desoubry ferme sa boutique de vinyles pour partir à Los Angeles
Le jeune musicien mouscronnois ne quitte pas un univers: il s’y immerge davantage encore, en tentant sa chance dans la composition de musiques de films outre-Atlantique.
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Publié le 01-04-2023 à 07h00
Dans son esprit, Mael Desoubry décompte les heures en même temps que les mois. En effet, ce samedi, son premier compte à rebours cérébral touche à sa fin: il ferme sa boutique de vinyles Ty Records à la rue de Tournai, après trois ans d’activité.
L’objectif ? Organiser au mieux son envol vers la cité des Anges programmé en septembre prochain. "La réflexion m’est venue il y a six mois, lorsqu’il a fallu me positionner à propos du renouvellement ou non du bail de la boutique. Je me suis posé la question: "Est-ce que je prolonge encore pour trois ans ?", en sachant que je rêve de vivre et de travailler à Los Angeles, ville dont je suis tombé amoureux depuis que j’y suis allé vers mes 12/13 ans dans le cadre d’un roadtrip familial reliant la côte Est à la côte Ouest. Mon bail se terminant le 3 avril et mes 21 ans – âge de la majorité aux États-Unis – tombant le 4 avril, j’y ai vu un signe…"

Une rencontre au Ramdam
À Mouscron, les uns connaissaient donc Mael pour les disques qu’il vendait jusqu’à ce jour. D’autres l’ont connu en tant que guitariste au sein du groupe Iron Blood, trio hurlu n’ayant pas survécu aux études supérieures de ses membres. Et puis il y a ses plus proches qui savent à quel point le bassiste et pianiste "sur les bords" vit, pense et rêve musique de façon incommensurable… au point de vouloir en faire sa profession.

"Tenir ce magasin durant trois ans fut génial. Il y a eu beaucoup de stress, comme pour tout commerce, mais j’ai vécu plein de belles choses. Rencontrer des passionnés comme des collectionneurs me manquera, c’est sûr, mais je suis cependant heureux d’arrêter car je me rends bien compte que je ne veux faire que de la musique. La boutique étant fermée les lundis et mardis, je ne faisais que de la musique toute la journée et je regardais des films. Je suis un très grand fan de cinéma." Au point que ces deux arts rythmant sa vie pourraient bien se croiser sur la côte Pacifique… "Au plus je compose de la musique, au plus je me rends compte que c’est cinématographique. Les gens me le disent aussi lorsqu’ils l’écoutent."
Ce sont les hasards de la vie en Wallonie picarde qui sont venus s’occuper du reste pour écrire son destin. "Je fréquente le Ramdam à Tournai, parce que j’aime le cinéma et parce que mon père, photographe, s’est aussi occupé du photocall. Grâce à une rencontre que j’ai pu y faire, j’ai été mis en relation avec un compositeur renommé de musiques de films à qui j’ai envoyé mon travail. Cela a été validé pour que je sois assistant là-bas, me permettant d’y avoir un pied et de me rapprocher des gens du cinéma et des compositeurs. Ça marche beaucoup au relationnel aux États-Unis."

Mael part grâce à un visa de voyage/travail de 6 mois renouvelable 6 mois. Chaque instant sera mis à contribution pour prolonger son projet de vie.
"Mon but est d’y rester et la fermeture du magasin me permettra de ne me concentrer que sur les démarches. Il y a énormément de formulaires à remplir et je vais aussi prendre rendez-vous à l’ambassade pour que tout soit parfait. Au plus je me documente, au plus je me rends compte que c’est vraiment là-bas que je veux être…"