Mineur et réfugié, Mahamat témoigne sur le parrainage (Fedasil Mouscron): "j’ai ressenti le besoin de me créer une famille en Belgique"
Le centre Fedasil de Mouscron est à la recherche de bénévoles qui consacreraient du temps aux Mineurs Étrangers Non Accompagnés. Nous avons rencontré Mahamat (résident tchadien) et le couple qui le parraine.
Publié le 02-03-2023 à 14h08 - Mis à jour le 02-03-2023 à 14h09
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Au centre Fedasil de Mouscron sont accueillis soixante MENA, des Mineurs Étrangers Non Accompagnés. Arrivés seuls, sans parents et sans famille en Belgique, ils nécessitent comme tout jeune d’une attention particulière et sont parfois en manque de soutien moral et familial. Le programme de parrainage propose, à toute personne majeure, sur base volontaire de rencontrer et partager des moments conviviaux avec un des MENA. Le but ? Créer un lien unique et privilégié entre le jeune et son parrain/marraine. Mais aussi, lui permettre de découvrir le pays et son mode de vie à travers des activités qui vont améliorer sa compréhension de la société.
Mahamat jeune tchadien de seize ans est heureux d’avoir, depuis cet été, un couple qui le parraine. Nous avons eu l’occasion de le rencontrer en compagnie de Roseline et Alain, ses parrain/marraine.
Pourquoi vouliez-vous être parrainé ?
Mahamat: Après mon arrivé au centre, j’ai très rapidement voulu être parrainé car étant loin de ma famille, j’ai ressenti le besoin de créer en quelque sorte une famille, ici en Belgique. Je souhaitais aussi vivre des choses en dehors du centre et rencontrer de nouvelles personnes. J’ai donc fait une demande auprès du centre et après huit mois d’attente, j’ai pu rencontrer mon parrain et ma marraine.
Roseline, Alain, Était-ce une évidence pour vous de devenir parrain/marraine ?
Roseline: J’ai tout de suite été intéressée par le parrainage car j’ai eu l’occasion, durant mes études, d’être accueillie dans une famille en Pologne. Nous avons partagé des moments géniaux et je me suis vraiment sentie comme un membre de leur famille. Je trouvais donc que c’était une bonne occasion de rendre ce que l’on m’avait donné. Je comprends aussi l’importance de se sentir accueilli et considéré lorsque l’on est dans un pays inconnu.
Alain: Nous avons eu l’occasion de venir plusieurs fois à Fedasil car notre fils y travaille. Donc nous connaissions déjà l’environnement mais cela nous paraissait évident lorsque nous avions entendu qu’ils étaient en recherche de parrainage.
Avez-vous eu des moments de doutes ou de peur ?
R: C’est sûr que l’on s’est posé des questions mais nous avons très vite balayé tout cela car Fedasil est très présent et ne nous laisse pas seul. Si nous avons le moindre problème, une question ou une remarque nous pouvons nous tourner vers une personne de contact du centre. Nous ne sommes pas seuls.
Comment se sont passées les premières rencontres ?
M: Nous nous sommes rencontrés une première fois au centre avec ma tutrice et un accompagnateur pour faire les présentations et voir si le courant passait bien.
R: Nous nous sommes revus une seconde fois. Mahamat nous a fait visiter le centre et expliqués son quotidien. Nous avons fait connaissance petit à petit.
Que faites-vous durant les moments partagés ensemble ?
R: Cela dépend de l’emploi du temps de chacun. Nous sommes allés au cinéma et avons visité Bruges. Nous avons également beaucoup de petits-enfants et Mahamat s’est très vite senti à l’aise avec eux. Aujourd’hui lorsqu’il vient manger à la maison, il est plus souvent avec les petits qu’avec nous. De ce fait nous essayons au maximum de lui proposer des activités lorsqu’ils sont présents.
Y a-t-il une activité qui vous a marqué ?
M: Je me souviens particulièrement du Laser Game que nous avons fait tous ensemble. C’était super !
R: Ah oui c’est vrai et nous sommes allés au cinéma après. C’était une très bonne journée. Selon notre planning et le sien, nous essayons de se voir assez régulièrement chez nous, ici à Mouscron ou même ailleurs, nous alternons.
Avez-vous vu un changement dans votre vie depuis que vous avez rencontré Roseline et Alain ?
M: Oui, je suis plus heureux. J’apprécie le temps que je passe avec eux et leur famille. Ils sont très gentils. Cela me fait aussi découvrir le pays et son mode de vie.
Et vous concernant ?
R: Oui ! C’est une expérience enrichissante qui nous permet de vivre des moments de partage dans la bonne humeur. C’est une relation win-win, nous lui apportons une écoute et une certaine découverte mais il nous apporte aussi énormément en retour.
Sept jeunes en attente
Actuellement, sept jeunes sont en attente d’un parrainage et ne souhaitent qu’une chose, partager des moments avec leurs parrains/marraine. Il suffit d’être majeur et de bien parler le français pour poser sa candidature. À la clé ? Une expérience enrichissante à travers de multiples activités comme aller au musée, se promener ou simplement discuter autour d’un café.
Si vous souhaitez parrainer un jeune, retrouver le formulaire en lignesur le site www.fedasil.be/fr/parrainage ou prenez contact via info.mouscron@fedasil.be