Espierres: la décharge du « Berger » a été évacuée (photos)
Les voies navigables flamandes ont fait évacuer une benne de déchets, ceux de l’ancien " Berger " de Mouscron qui polluait depuis quatre ans les berges du canal au pied du pont d’Espierres faisant la jonction avec Warcoing.
Publié le 31-01-2023 à 17h00
La scène était relativement impressionnante, ce mardi après-midi.
Une petite armée d’hommes en combinaison blanche est intervenue le long du canal de l’Espierres, au pied du pont reliant le village à Warcoing.

C omme nous l’expliquions dans notre édition de la semaine dernière, la situation commençait progressivement à déraper sur ce chemin de promenade, crispant riverains et autorités communales.
Expulsé de Mouscron où il a vécu en plusieurs lieux en ermite, non sans y accumuler un nombre incalculable de détritus, André commençait à réécrire un même chapitre chez nos voisins néerlandophones.
Le site assaini mais la caravane reste, en l’attente d’une décision du juge de paix
Celui que l’on surnomme le Berger (il avait des moutons que la protection animale a été amenée à saisir sur le territoire hurlu, pour manque de soins avérés envers ses bêtes) vivait depuis quatre ans dans une caravane et éparpillait progressivement tous les détritus qu’il accumulait. Une véritable décharge à ciel ouvert qui imposait un assainissement.
La situation commençait sérieusement à agacer le bourgmestre d’Espierres et certains élus, expliquaient nos confrères d’Het Laatste Nieuws, voici quelques jours. C’est que les voies navigables flamandes à qui appartient le terrain où André vit illégalement semblaient laisser faire. Les sollicitations de la Ville restaient lettre morte. C’était sans compter sur un intérêt médiatique de part et d’autre de la frontière linguistique, ces derniers jours, ce qui a visiblement incité à bouger…
Ainsi, ce mardi, De Vlaamse Waterweg a finalement fait nettoyer la zone. Une benne imposante a été remplie par une société gantoise spécialisée.
La caravane pourra y rester, le temps qu’un juge de paix tranche spécifiquement de la destinée de l’abri en piteux état qui sera probablement évacué plus tard.

Sur place, outre la police de la zone MIRA qui s’assurait du bon déroulement de l’intervention, on a aussi croisé deux personnes engagées socialement qui trouvaient la situation de cet homme déplorable. "On lui a encore apporté des yaourts et une couverture, hier. Il nous a expliqué ses soucis de pension lui imposant de vivre comme cela…"
Elles semblaient ignorer que la Ville d’Espierres a maintes fois tendu la main à cet homme (notamment en lui promettant une adresse au CPAS et donc un domicile officiel, le temps de régler son dossier de pension et de toucher de l’argent pour payer un loyer). Il ne veut pas d’un logement, souhaitant simplement vivre comme bon lui semble, sans trop de soucier de son impact.
La Ville Mouscron aussi avait tenté de le raisonner. En vain. Même l’abbé Pollet lui avait proposé un logement qu’il avait refusé à la ferme Saint-Achaire.

Het Nieuwsblad précise aussi ce mardi que l’intéressé est propriétaire de 5000m2 de terrain en Wallonie picarde, à Brasmenil, sur lequel se trouve une grande habitation devenue vétuste à force de ne pas y vivre ni de l’entretenir… "Cette propriété pourrait éventuellement être vendue pour fournir à l’homme une maison plus digne. Reste à savoir s’il le veut aussi.", écrivent nos confrères visiblement bien au fait de la situation.
Car, si évacuer la zone était une chose nécessaire pour les riverains comme pour la faune et la flore, cela ne règle pas le problème des errances d’un homme dont le comportement est anormal. Certains y décèlent un syndrome de Diogène qui nécessiterait une prise en charge. Mais qui s’en chargera ?

Qui pour prendre cet homme en charge ?
L’homme n’était pas sur site au moment de l’évacuation. Il était à Mouscron, sur son vélo chargé de sacs. Alors que nous nous rendions à Espierres, le hasard a voulu que nous l’ayons justement croisé ce mardi, à 14 heures, roulant notamment à contresens sur la bande d’arrêt d’urgence de la route Express avant de la traverser pour toujours continuer dangereusement sa route sur le bord de la chaussée…
