À Espierres, « Le berger » pose les mêmes problèmes sanitaires qu’à Mouscron, jadis (photos & vidéo)
L’homme de 78 ans vit sur les berges du canal. Il refuse tout hébergement, préférant vivre dans sa caravane sans eau ni électricité au milieu de ses nombreux déchets qu’il éparpille, au grand dam des autorités communales et des riverains.
Publié le 25-01-2023 à 17h00 - Mis à jour le 25-01-2023 à 17h06
Espierres est une jolie commune flamande adossée à la Wallonie, calée entre Dottignies et Warcoing.
Elle affiche cependant une ombre à son tableau: sur les berges rénovées du canal Espierres-Helchin, il y a des poules d’eau, des oies… et une île de détritus entourant une caravane cramoisie.
Un homme de 78 ans s’est installé illégalement sur un terrain des voies navigables flamandes. André, c’est son prénom, y habite en ermite. Contrairement à ce que pensent certains, le monsieur à la longue barbe y vit par sa propre volonté quand il n’est pas en route sur son vélo…

Il y a une décennie, il avait déjà imposé son mode de vie en divers quartiers de Mouscron. Il avait même possédé des moutons qu’il avait finalement fallu saisir, faute de soins… Dos au mur, les autorités hurlues avaient été amenées à le déloger de la rue du Compas, quasiment par la force, puisqu’il vivait aussi au milieu de ses déchets… et les rats qui y pullulaient, se faufilant dans les jardins environnants.
André réécrit aujourd’hui la même histoire en Flandre occidentale où, comme en terres hurlues, deux visions de la situation s’affrontent: d’un côté, il y a ceux qui déplorent de voir un homme devoir vivre en de telles conditions inhumaines en 2023, et d’autres qui savent que c’est par sa propre volonté qu’il vit comme cela. De façon naturelle ou parce qu’il est malade. Certains songent au syndrome de Diogène (négligence de l’hygiène et accumulation irrationnelle d’objets)…

Le bourgmestre d’Espierres, Dirk Walraet, grince des dents. La Région flamande propriétaire du site n’intervient pas malgré ses sollicitations. Il constitue donc un épais dossier, faisant tout constater par huissier.
"La situation est inacceptable, mais l’homme ne se laisse pas aider. Par exemple, il ne veut pas être logé dans une maison. En effet, on apprend qu’il possède une propriété près d’Ath, mais il n’est pas intéressé. Il dit qu’il est heureux à Espierres. Il ne veut pas partir", dit-il auprès de Het Laatste Nieuws.

Willy Glorieux, échevin des Affaires sociales à Espierres s’agace aussi auprès de nos confrères car tout est mis en œuvre pour régler la situation mais tout un chacun se retrouve face à un mur.

La Commune a tenté de trouver un logement mais Le Berger indique qu’il ne touche pas de pension. L’échevin a voulu dénouer le problème. Une adresse provisoire au CPAS a été proposée à M. Hornebecq afin de régulariser son dossier de pension dans un premier temps, domicile qu’il pourrait aussi mettre à sa propriété athoise, même si elle est délabrée à force de ne pas y vivre. "Le problème, c’est qu’il ne veut pas bouger. Il ne veut pas vivre parmi d’autres personnes. Et le mettre dans une maison sociale n’est pas possible car il est propriétaire…"

À Mouscron, l’abbé Pollet lui avait aussi proposé un hébergement au sein de son site de la Ferme Saint-Achaire… Aide charitable également refusée.
La situation n’a pas changé en tant d’années. Et ne semble visiblement pas près de l’être…
Retrouvez notre article complet dans L’Avenir – Le Courrier de l’Escaut de ce jeudi 26 janvier 2023.