Herseaux : « une salle d’exception dans un cadre d’exception », en projet chez Ô Bercail
Dans son antre si atypique et chargé d’histoire, Séphora Opsomer veut bâtir une salle de réception, en face de l’aile dédiée au restaurant Ô Bercail.
Publié le 13-01-2023 à 08h30
Le restaurant Ô Bercail a soufflé sa quatrième bougie, fin 2022. Son succès (il affiche complet chaque fin de semaine) est avant tout l’histoire d’une résilience, celle de Séphora Opsomer.
L’incendie de mai 2018, dont le dossier est encore entre les mains de la justice, a mis à genoux sa tenancière, qui s’est relevée en dépit de tous les obstacles. Six mois plus tard, la quadragénaire rebondissait avec la réouverture de son établissement, mais plus à Dottignies. "Je me souviens du moment où j’ai aperçu pour la première fois cette bâtisse à Herseaux. Ce fut le coup de foudre, instantanément", lance Séphora, "surtout pour les deux pans de mur situés en face de l’entrée du restaurant."
C’est précisément à cet endroit que la restauratrice veut créer une salle de réception, "en conservant évidemment les deux pignons, qui font partie de l’histoire de ce lieu et qui ne disparaîtront pas. C’est mon souhait et il est partagé par les autorités locales", précise encore Séphora.
Jusqu’à 120 convives
La Herseautoise veut d’abord en faire une salle de séminaire et de conférence, plus qu’un endroit où les jeunes mariés trinquent à leur union. Pourquoi ne pas privilégier les réceptions des couples qui viennent de se dire oui ? "Par défi personnel", avoue l’intéressée. "On accueillera certainement des mariés et leurs invités, mais je voulais travailler avec un public différent et sans doute encore plus exigeant, celui des professionnels et des entreprises, en leur proposant une salle totalement adaptée à leurs activités."
Avec 300m², l’édifice pourra accueillir jusqu’à 120 personnes. Sa propriétaire ne donne aucune date de lancement, "par prudence" mais sait ce qu’elle veut. En l’occurrence, un toit végétalisé et une armature en bois pour donner encore plus de cachet à l’endroit, un deuxième parking d’environ 25 places, également, un peu plus en retrait que le premier. L’enjeu de cette construction est simple: ne pas dénaturer cette belle propriété chargée d’histoire. "Ma volonté, c’est même de la préserver. Parce que je suis attaché à ces murs. Les pierres les plus anciennes ont été posées au milieu du XVIIIe siècle. Et l’ancien propriétaire a également retrouvé des baux commerciaux datés de 1550, soit encore 200 ans plus tôt. Preuve que cet endroit a une âme et qu’il faut la sauvegarder."
Le patrimoine, omniprésent
Les clients de son restaurant ont déjà eu le loisir de s’en rendre compte. À terme, les personnes qui fréquenteront la salle de réception dresseront le même constat. "C’est sans doute aussi pour faire découvrir ce cadre d’exception que je veux rendre cette future salle exceptionnelle. Peut-être qu’en travaillant sur l’aspect patrimoine, on pourra prévoir des visites guidées, mais chaque chose en son temps", tempère Séphora.
Le dossier de cette belle transformation de la grange séculaire a été soumis à une enquête publique, qui s’est clôturée le lundi 9 janvier. Il reste encore quelques étapes à passer avant de découvrir le voisin du restaurant Ô Bercail. "Dans les deux ans, je pense que la salle sera prête et qu’elle matérialisera définitivement ce beau projet."
« Tous ces obstacles m’ont rendue enciore plus déterminée »
Ce projet, Séphora le conçoit patiemment depuis son arrivée à Herseaux, en 2018. "J’ai tout perdu avec l’incendie. Mais je me suis relevée. En arrivant à Herseaux, le succès du restaurant a été immédiat. Ça m’a permis de me projeter avec enthousiasme et optimisme sur ce projet de salle de réception", indique Séphora Opsomer. Puis il y eut le confinement, les deux fermetures forcées. "Un sacré frein", se souvient la restauratrice "L’idée est restée en stand-by, en gestation, même si je n’ai jamais cessé d’échanger avec le cabinet d’architectes qui m’accompagne. Puis les discussions ont repris plus concrètement au début de l’année 2022." Aujourd’hui, il est sur les rails.
Que de chemin parcouru depuis ce malheureux 28 mai 2018. "Je me suis battu pour ça, car rien n’est acquis. Je continue d’ailleurs de me battre", confie Séphora. "Ce qui est arrivé à Dottignies était un crève-cœur. Mais c’était peut-être aussi un mal pour un bien. L’incendie, les mesures sanitaires et les crises énergétique et économique n’ont pas eu et n’auront pas raison de ma détermination. J’avance avec prudence, mais j’avance tout de même."
Une abnégation qui force le respect et lui a permis de rebondir (et même mieux que ça) à Herseaux, en devenant une adresse incontournable de la gastronomie mouscronnoise. …