Un grand jeu de chaises musicales à la direction de trois écoles communales hurlues
En cette rentrée de janvier, les directions du CEE, de Saint-Exupéry et de Raymond Devos changent. L’échevin David Vaccari détaille cette évolution.
Publié le 03-01-2023 à 06h00
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Le directeur du Centre éducatif européen, Guy Vancraeyveldt, a été admis à la retraite. Thierry Callens quitte l’école Saint-Exupéry pour le remplacer. Par "glissement" après appel à candidatures, Laura Turillon s’éloigne de l’école Raymond Devos pour prendre la direction de Saint-Exupéry et c’est Corinne Mambour qui prend la tête de l’école du Mont-à-Leux, elle qui assurait l’intérim au CEE. Porté par une confiance et de l’enthousiasme dans la voix, David Vaccari détaille ces changements d’importance au sein de son échevinat de l’Instruction publique.
C’est le départ à la retraite du directeur du CEE, Guy Vancraeyveldt, qui est à la base de multiples changements de direction au sein des écoles communales ?
Exactement ! Guy était directeur du Centre éducatif européen depuis plus de 20 ans. Son départ à la retraite, ce 1er janvier, a été le déclencheur de ce jeu de chaises musicales. On a d’ailleurs pu l’orchestrer entièrement en interne, ce qui est une grande fierté puisque c’est un métier qui est devenu tellement compliqué, où la pénibilité a augmenté très fortement (même si ça ne se confond pas avec le terme "pénible" car c’est un métier qui reste complètement passionnant mais où on va s’imposer des contraintes hors du commun qui pourraient faire dévier de leur objectif certaines personnes qui seraient prêtes à assumer cette fonction).
Je suis donc content de voir qu’en interne, on a réussi à trouver toutes nos candidatures. Il n’y a pas de démotivation, je constate qu’il y a encore des personnes qui sont prêtes à faire le job ! C’est un retour sur investissement qu’on fait, en expliquant bien, en étant aux côtés de nos directions…
Trouver des candidats fut une chose, lancer toute la procédure en interne en fut une autre. Titanesque ?
Oui, d’autant plus qu’on ne voulait pas se louper: c’est une modification en profondeur et dans la durée. On sait qu’une direction doit assumer tellement de choses, elle est l’interlocuteur privilégié de tous les publics d’une école (enseignants, parents et élèves), même si on veut de la cogestion par le biais du Pacte d’excellence, qu’il y ait du participatif, même avec les parents. Mais la réalité de terrain veut quand même qu’un directeur personnifie en premier lieu une école.
On a eu une heureuse surprise en voyant Thierry Callens, directeur dans le communal depuis plus de 20 ans au complexe éducatif Saint-Exupéry, se manifester pour relever un nouveau challenge. Il est reconnu comme passionné de pédagogie, c’est un super-directeur qui a un charisme très important, tout le monde lui reconnaît ces qualités-là et c’est beau de voir qu’après 20 ans, après avoir trouvé tous les conforts d’une école qu’il a organisée d’une manière impeccable, il a encore le feu sacré pour se dire "J’ai encore envie d’aller faire autre chose, d’aller à la rencontre de nouvelles équipes, de devoir conquérir le cœur de nouveaux enseignants pour ce qui me reste de ma carrière". La première étape fut donc d’acquiescer à sa requête. C’est un déplacement par le pouvoir organisateur, entraînant en cascade plusieurs autres changements dont le remplacement de son poste de directeur à Saint-Exupéry.
Et la suite, ce fut un examen…
Oui, et le pari s’est fait, celui de savoir si nous aurions en interne de belles candidatures. C’est là où ce fut extrêmement réjouissant: on est allé très loin dans la recherche de qualité et dans la durée des examens. C’était un examen très approfondi, complet, mené par huit personnes: des membres du collège communal et des professionnels, un chef de division, un chef de bureau, un expert externe assurant un avis construit…
On est parti dans l’inconnu en se demandant qui répondrait à l’appel. On savait que nous avions déjà deux personnes qui avaient effectué des remplacements – et de beaux remplacements ! – et on a eu la chance d’avoir deux autres personnes en interne qui se sont manifestées et qui ont aussi fait un bon examen. On a ainsi pu qualifier quatre personnes très aptes à prendre une direction, un jour.
Au travers de cet examen, il y en a une qui a un peu plus brillé que les autres mais qui avait déjà brillé à d’autres examens pour des postes temporaires. Il s’agit de Laura Turillon qui a réussi haut la main et en prouvant en plus, lors de cet examen-ci, qu’elle avait appris beaucoup de choses durant le temps qu’elle avait occupé à une direction faisant fonction, à Raymond Devos. Elle est arrivée à l’examen avec les qualités qu’on lui connaissait mais avec une maturité qui est arrivée très vite, notamment parce qu’elle a dû assumer le lancement d’un plan pédagogique via le Pacte d’excellence. Elle a donc eu une connaissance des équipes et de la pédagogie qui a été boostée face à d’autres. Pour cela, c’est donc elle qui prend la direction du complexe éducatif Saint-Exupéry.
Et par ricochet, il y a donc aussi du changement à l’école Raymond Devos…
La directrice Patricia Rasson y étant toujours absente, avec le départ de Laura Turillon, c’est Corinne Mambour qui la remplacera. Elle a exercé avec beaucoup de sérieux et dans une tourmente qu’on connaît la fonction de direction au CEE depuis la rentrée. On est très heureux qu’elle puisse désormais continuer à Raymond Devos puisqu’elle s’est classée 2e à l’examen. Elle continuera à se former.
Il y a une préparation particulière pour les trois personnes qui prennent ces fauteuils ?
Ce qu’on demande aujourd’hui à ces personnes, c’est de travailler de plus en plus en synergie. J’étais très heureux de constater qu’à peine avait-on annoncé dans chaque école ces grandes modifications que déjà les trois directions ayant été désignées commençaient à travailler ensemble, pour montrer qu’il y a une stabilité vis-à-vis des changements mais aussi que de nouveaux projets se mettront en place car ce sont des souffles nouveaux qui arriveront de chaque côté.
Depuis quelques années, il y a une grande complicité entre les directions qui se voient de plus en plus entre elles. C’est certainement le fruit de la complexité du Plan de pilotage. De quoi montrer qu’on va toujours vers du mieux ! Les directions ont appris à ne plus travailler dans leur coin, même si elles sont souvent seules face aux problèmes. Avant, elles n’avaient que l’échevin ou le pouvoir organisateur. Maintenant, je constate de plus en plus la solidarité entre elles, avec l’intelligence de se partager les bonnes astuces. Cela apporte de la sérénité dans des problèmes qui deviennent de plus en plus compliqués.
Un changement de direction en septembre peut susciter des inquiétudes. Ça l’est d’autant plus en cours de route, en ce début du mois de janvier ?
On n’a pas d’inquiétude: on a pu travailler sur le long terme puisqu’on savait depuis un moment que Guy s’en allait officiellement au 1er janvier 2023 mais on n’avait pas pu partager cela avec les comités pédagogiques puisque toute une série d’examens ne permettent pas présager de qui prendra la place. Ce qui est compliqué, c’est que les directions vont devoir arriver dans des écoles où on a entamé le Plan de pilotage. Les professeurs ont des craintes, ils se disent: "On l’a commencé avec quelqu’un et on va le continuer avec un autre". Mais là est l’essence même de ce Plan puisque nul n’est éternel ! Il peut arriver un tas de choses et un Plan de pilotage va justement se nourrir de ces changements…