Mouscron: la fermeture de l’abri de jour est un «aveu d’échec» selon le directeur du Resto du Cœur
Pour Xavier Bouret, la fermeture de l’abri de jour est un échec et provoque un « gros sentiment de tristesse » sur la gestion des sans-abri à Mouscron.
Publié le 01-06-2022 à 18h10 - Mis à jour le 01-06-2022 à 18h11
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L’objectif des autorités mouscronnoise est de " restaurer la tranquillité publique et de préserver la sérénité au centre-ville ", selon le communiqué diffusé par la Ville.
Judicieux?" On va disperser le problème sur le reste du territoire, même si ce sera de manière plus diffuse ", estime Xavier Bouret, le coordinateur du Resto du Cœur de Mouscron.
L’ASBL n’a pas été prévenue de cette fermeture anticipée et s’attend à une hausse de fréquentation ces prochains jours. Au-delà des questions pratiques pour le Resto, Xavier Bouret déplore aussi le fait de " rajouter de la douleur à la douleur " qu’éprouvent les personnes à la rue. " On peut comprendre que des voisins de l’abri de jour pestent concernant le bruit ou l’hygiène.Mais sanctionner les bénéficiaires, c’est un aveu d’échec. "
Un échec d’autant plus rageant que, pour le directeur du Resto, la structure est pertinente." Un abri de nuit sans un abri de jour, ça ne sert à rien. Pour soutenir les sans-abri, créer du lien et les valoriser, les deux maillons sont essentiels. "
D’autant plus quand le constat de terrain est sans appel. Depuis peu, le public qui fréquente ces structures est de plus en plus jeune, "parfois 18 ou 20 ans", selon l’intéressé. Il est aussi de plus en plus nombreux.
En créant un abri de nuit en 2018, la Ville de Mouscron a rendu visible la problématique du sans-abrisme, " qui existait déjà avant ", estime le directeur du Resto du Cœur. " Mais proposer un toit ne suffit pas. On ne peut pas faire un abri de jour ou un abri de nuit en claquant des doigts ou en désignant arbitrairement un lieu. J’éprouve un profond respect pour les travailleurs sociaux qui se donnent sans compter dans une tâche qui est loin d’être évidente. Mais je crois que les autorités ont pris le problème à l’envers, qu’elles ne poussent pas la réflexion suffisamment loin et qu’elles ne concertent pas assez les autres acteurs de terrain. "
En clair, un pansement plutôt qu’un traitement. Les plaies peuvent pourtant encore se résorber..