Mouscron : il agite un poignard à trois lames
Le prévenu nie avoir menacé les policiers après une dispute avec son ex–compagne sur fond de boisson.
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Publié le 14-05-2022 à 08h00
Maxime (prénom d’emprunt), 25 ans, doit répondre de plusieurs préventions liées à une journée bien agitée le 13 juin 2020 à Mouscron.
Il s’était disputé avec son ex-compagne à un abribus et l’aurait menacée avant de rentrer chez lui. C’est là qu’il avait reçu la visite des policiers. Maxime était porteur d’une arme prohibée, à savoir un poignard à trois lames façon Wolverine, pour les connaisseurs. Il l’aurait agité devant eux, à un mètre de distance seulement, ce qui aurait eu pour effet d’inciter les policiers à se saisir de leur arme de service. "Je ne l’ai pas agité devant eux. Je voulais juste leur donner. J’avais beaucoup bu."
C’est vrai, il avait fini par donner le poignard par une vitre.
Que faisait-il aussi en possession d’un marteau, d’un tournevis et d’un merlin? "Je réparais une table" . Là encore, les policiers disent qu’il menaçait son ex avec un des ustensiles et qu’il avait dit vouloir mettre un coup de marteau au nouveau compagnon. Le ministère public indiquera que le prévenu n’a pas fait usage du tournevis qui est tombé et ne retient donc pas la rébellion armée.Quant aux coups à son ex, elle-même dit qu’ils étaient involontaires.
Pas évident de s’y retrouver dans cet engrenage sur fond de misère sociale. "Je n’ai pas menacé la mère de mon enfant ", répète le prévenu. "Je ne m’en suis pas pris aux policiers non plus. Je me suis laissé faire. J’ai juste résisté un peu…"
La présidente lui fait remarque que le fameux poignard qu’il portait en rue avait une lame de 30 centimètres. "Et vous exhibez une telle arme devant votre fille!"
Le voisinage se plaignait souvent des agissements du prévenu: alcool, bruit, disputes, musique… "Je suis sous traitement pour la drogue et je suis aussi en préformation depuis 8 mois. J’ai souvent ma fille."
Clé de bras
Le jour des faits, le prévenu avait causé du grabuge… "Comme d’habitude, dira le ministère public. Il y a bien eu rébellion puisqu’il a fallu lui faire une clé de bras.Les policiers l’ont également vu frapper son ex.A l’abribus, il a menacé et insulté cette femme et a exhibé un poignard. Quant aux menaces envers les policiers, il est sorti de son domicile en brandissant et en agitant le poignard et ne répondait pas aux injonctions.Monsieur ne va pas bien.Il a besoin d’aide.Je requiers un sursis probatoire."
La défense a expliqué que son client devenait parano, qu’il s'imaginait que des gens l’attendaient dans sa cave. "Il s’est mis torse nu sur la voie publique.Quant aux menaces envers les policiers, il s’agit d’une interprétation.Mon client voulait juste leur montrer le poignard et s’est retranché chez lui avant de le leur donner.Il y a un doute sur son intention.Était-il porteur de trois autres armes ?Ce n’est pas clair et s'il y a eu rébellion, ce n’était pas avec une arme."
Placé très tôt en institution, le prévenu a commencé à boire à l’âge d’11-12 ans.Il a fini en pleurs sur le banc du tribunal.La défense a sollicité une peine de travail, si possible dans le milieu horticole. Jugement le 9 juin.