FUTSAL| N1: La Squadra a pris un sérieux coup de jeune
Mouscron a entamé la saison avec un groupe très jeune qui, vendredi dernier, a encore été rajeuni un peu plus. Sq. Mouscron - Malle-Beerse : Vendredi, 21 h 15
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Publié le 28-01-2022 à 06h00
Cela n'a jamais été un secret pour personne, le futsal à Mouscron, c'est une histoire de famille! Celle des Greco qui couve leur Squadra comme s'il s'agissait d'un enfant. Un amour inconditionné envers un club et une passion envers un sport qui se veut débordante. "On ne compte plus les heures passées au club, dans les salles, sur les routes. Même aux réunions de famille, les discussions tournent autour du futsal", en rigole Nicolas Greco, le coach de l'équipe première qui occupe la neuvième place du championnat de N1 et qui reçoit ce vendredi Malle pour un duel qui, s'il tourne bien, lui assurera le maintien.
«T’inquiète, je gère…»
Dans la famille Greco, on connaissait Salvatore, le patriarche président. Mais aussi Nicolas, coach de la D1 donc et fiston du "prési", et Adriano, le frère de l'entraîneur, autre fils du "prési" et "capi" de l'équipe. Vous suivez? Depuis longtemps, il y a aussi Maximilien, le cousin d'Adri et de Nico. Et depuis un peu moins longtemps, on a Vincenzo qui présente le nom Morando sur la carte d'identité, mais est un Greco, petit-fils de papy Salvatore, filleul de Nicolas et Adri, fils de la sœur de ces deux derniers. Depuis le match de vendredi dernier à Charleroi, on a découvert un autre Salvatore Greco, 16 ans, fils de Nicolas, autre neveu d'Adriano et petit-fils de… Salvatore, le président. "C'est un de mes gamins, sourit, presque gêné, l'entraîneur. C'est tellement bizarre de lancer son propre enfant comme ça en équipe première, si jeune! Mais je n'avais pas le choix: notre premier gardien n'était pas encore qualifié et le second était en quarantaine. J'ai hésité mais le groupe m'a dit: "C'est Salvatore qui doit jouer. Lance-le!" Je l'ai fait, il m'a fait peur, il n'avait pas l'air stressé. Il m'a dit avant le match: "T'inquiète pas, papa, ça va aller!" Je me suis dit qu'il prenait ça à la légère et ça m'a encore plus tendu. Mais il a fait un gros match malgré la défaite. Chacun a souligné sa prestation. Pour moi, c'est moins facile à me prononcer, étant à la fois coach et papa, j'ai le cul entre deux chaises… Mais je suis si fier de lui, confie Nicolas qui a transmis la passion du futsal à ses gamins, Salvatore et Francisco, et du poste de dernier rempart à son aîné. Mon papa Salvatore était déjà un très grand gardien. C'est dans nos gènes!"
Plein de Salvatore!
Une tradition familiale qui se couple à une autre: celle des prénoms! "Il y a plein de Salvatore dans la famille. Mon père, mon fils aîné, le fils aîné de mon frère Adriano, qui s'appelle donc aussi Salvatore Greco et qui occupe aussi le poste de gardien, et le second fils de ma sœur, Salvatore Morando…" Pas facile d'y voir clair! "Vu de l'extérieur, ce n'est pas simple mais le côté pratique est qu'ils rappliquent tous lorsqu'on crie juste Salvatore", se marre Nicolas qui a, pour sa part, hérité du prénom de son grand-père.
Au-delà du clin d'œil familial et de la confirmation que des chiens ne font pas des chats, la première titularisation en championnat de D1 du jeune Salvatore Greco confirme le travail de fond réalisé par la Squadra auprès de ses jeunes. On est plus que jamais dans du concret: "On a déjà plus de 90% de notre équipe fanion qui est composée de joueurs formés au club. Mais là, il est vrai qu'arrivent des générations qui ont pu profiter d'une formation spécifique futsal. Des Max et Adriano Greco, Anthony Six, Elie Vanackre, qui sont nos cadres, n'ont pas eu droit à ça. Sont déjà dans l'effectif pas mal de garçons nés entre 2001 et 2003 qui ont la fibre futsal: Vincenzo Morando, Jules Vanassche, Samuel Mendes, Tristan Vanderplas, Nathan Quique, Abel Ferreira… Ce sont des gamins qui ont eu droit à des championnats nationaux dès le plus jeune âge et à de grosses oppositions, de U13 à U17."
«Des mordus de futsal»
Et pour exister dans ces compétitions, la Squadra a veillé à améliorer la qualité de sa formation. "Pour aller en play-off et rivaliser avec des gros clubs formateurs comme Anvers, on n'a pas arrêté d'adapter, affiner, peaufiner notre centre de formation. Nos coaches sont formés à l'Union belge en vue du diplôme UEFA-B reconnu en Europe. On prépare de mieux en mieux nos enfants et on en récolte les fruits avec des jeunes qui font et feront notre D1. Des équipes d'âge qui performent en Coupe de Belgique et en championnat! On n'a pas à s'en faire pour les années à venir: on a un gros potentiel en U17; idem en U15 voire même mieux car là, on a de véritables mordus de futsal!"
Des jeunes qui, en attendant, de percer chez les "grands" pourront revenir les encourager ce vendredi au hall de Dottignies, le public étant autorisé à revenir dans les salles. "C'était devenu un impératif à la bonne santé du club, clame Nicolas. Avec la crise du Covid, on a perdu logiquement quelques partenaires. Et là, depuis fin novembre, on était privé de notre principal sponsor: notre public! Les spectateurs, ce sont nos poumons car c'est eux qui nous permettent de respirer! C'était tellement compliqué de dire à nos jeunes affiliés, qui attendent la soirée du vendredi avec toujours une grande impatience, qu'ils ne pouvaient plus venir encourager les joueurs qu'ils prennent, finalement, comme modèles."
"Ça risque peut-être de bouchonner"
La réussite de l'école des jeunes de la Squadra n'est en rien due au hasard. "Il n'y a pas de séparation entre équipe première et école des jeunes, fait remarquer Nicolas Greco. J'intègre toujours cinq à six U21 dans mon noyau aux entraînements. Ainsi, dès que je dois faire appel à eux en match en cas de blessures et suspensions, l'intégration est facilitée. On en a eu l'exemple parfait avec mon fils vendredi passé! Un processus réfléchi qui nous réussit, apporte une stabilité sportive et financière. Si on a un souci d'effectif, on sait qu'on a des jeunes derrière capables d'assurer. Des jeunes qui, en outre, ne coûtent rien car ils ont la fibre Squadra, jouent pour son maillot. On a toujours rêvé de ça avec mon papa et mon frère. Que ça se réalise, c'est fantastique! On fait confiance à nos jeunes et ils ne nous le rendent bien via leur investissement, leur sérieux. La force du club, plus que jamais, c'est cette communion entre équipe de D1 et centre de formation."
Qui ne se fait pas sans un petit point négatif! "On se rend compte que l'effectif de la D1, puisqu'on ne va plus chercher de renforts extérieurs, se rajeunit toujours plus. À un moment, il y aura un bouchon, il n'y aura plus de "vieux" à remplacer. Ils seront tous jeunes! Vu l'absence d'une catégorie U19 à la fédé, soit on est U17, soit U21. Dans cette dernière tranche, on est ainsi 18 cette saison. C'est trop! D'où notre envie de créer une seconde équipe première, qui jouerait idéalement en D3 où on ferait évoluer nos jeunes en attente de la D1." Facile à dire, moins facile à faire! "Sportivement, ça se fera sans mal. Logistiquement, c'est plus difficile. Il faudra plus d'heures de salle alors qu'on est déjà à l'étroit et des bénévoles présents tous les week-ends et non plus un vendredi sur deux."