L’Horeca mouscronnois en photo, entre désarroi et espoir
Par son projet photographique «Cœur Vide 19», le Mouscronnois Olivier Vryghem va à la rencontre des professionnels du secteur Horeca.
Publié le 03-02-2021 à 06h00
Olivier Vryghem, alias Oliver Vrij, est un artiste amateur qui touche à tous les arts plastiques que ce soit chez lui ou à l’Académie des Beaux-Arts: dessin, peinture, céramique… Mais, depuis quelques semaines, c’est l’appareil photo qu’il a sorti pour immortaliser ces professionnels du secteur Horeca résignés, impuissants, en stand-by dans leur établissement désespérément vide pour son projet «Cœur Vide 19».
«Comme le secteur culturel, l'Horeca est particulièrement touché par la crise sanitaire, relève-t-il. Il est important de montrer une solidarité entre les deux secteurs, d'autant plus que j'ai plusieurs amis qui travaillent dans des bars et des restaurants. Comme tout Mouscronnois, je commence aussi à devenir frustré de ne plus pouvoir profiter de cette vie festive, propre à la cité des Hurlus…
Une image valant mieux qu’un long discours: c’est en photo que j’ai souhaité montrer mon soutien envers tous ces professionnels mais aussi que j’ai voulu laisser une trace indélébile de nature artistique ainsi qu’historique sur cette interdiction sans précédent d’exercer sa profession.»
Des «cœurs vides»
Olivier Vryghem est allé à leur rencontre, et il s'est retrouvé face à des «cœurs vides». «Déjà par l'état de l'établissement… vide de tout client, de toute vie! Mais aussi le sentiment de vide que ressentent toutes ces personnes qui mettent tellement de cœur et de passion dans leur travail lorsqu'elles en ont la possibilité… et qui, aujourd'hui, ne demandent qu'une chose pouvoir à nouveau faire battre le cœur de ces lieux devenus silencieux et vides par obligation.»
Face au Mouscronnois, les tenanciers en souffrance vident aussi leur sac. «On voit qu'ils ont besoin de s'exprimer et de parler de leur désarroi. Ce second confinement est bien plus difficile à vivre pour eux car ils sont conscients qu'ils ne sont pas près de rouvrir, et cela après déjà plus de trois mois de fermeture… Certains gardent le moral, mais d'autres se retrouvent en grande difficulté. Si artistiquement, ce projet est intéressant pour me permettre de me perfectionner dans la photo, c'est humainement qu'il est très riche grâce à ces rencontres.»
Le photographe a déjà poussé la porte d'une dizaine d'établissements mouscronnois. La liste est encore longue… «Depuis quelques jours, et la publication des photos sur les réseaux sociaux (sur Facebook: «Cœur Vide 19», NDLR), ce sont les tenanciers eux-mêmes qui me demandent de venir chez eux pour immortaliser cette situation qu'ils n'avaient jamais imaginée, mais aussi montrer qu'ils sont toujours là, dans l'attente de jours meilleurs.»
Avec une touche de lumière pour l’espoir
Ses photos en noir et blanc se veulent fortes, mais sobres à l'image du désarroi de ces professionnels, et en contradiction avec la convivialité habituelle dans ces établissements mouscronnois «Mais dans cette obscurité de tunnel dont on ne voit pas la fin, une lumière est cependant toujours présente signifiant l'espoir d'un avenir radieux, précise Olivier Vryghem. C'est cette touche positive et d'optimisme que je souhaitais faire ressortir dans mes photos. Et je suis aussi touché de voir tous les messages d'encouragement que je reçois, mais qui sont aussi adressés à ces professionnels! Cela prouve le soutien et la solidarité de la population envers le secteur de l'Horeca…»