Des MENA accueillis au centre Fedasil de Mouscron
Depuis quelques semaines, le centre d’accueil Fedasil prend en charge des Mineurs Étrangers Non Accompagnés.
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Publié le 19-01-2021 à 06h00
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Depuis quelques semaines, Naqib, Adil, Mansoor, Imran et une trentaine d’autres jeunes exilés âgés de 15 à 17 ans ont trouvé refuge au sein du centre Fedasil à Mouscron. Une aile du Refuge est désormais consacrée à l’accueil de ces mineurs étrangers non accompagnés.
«Cette année, nous avons dû faire face à un afflux important de ces jeunes qui arrivent, seuls, sans parent, en Belgique, relève Sarah Turine, directrice du centre Fedasil de Mouscron. Nous avons ainsi été confrontés à un manque de places d'accueil pour ce type de public et plusieurs structures ont été sollicitées pour en accueillir certains d'entre eux au sein d'une aile qui leur est dédiée. De notre côté, nous avons pu leur réserver une aile du Refuge qui pouvait accueillir jusqu'à 50 résidents, mais qu'on limite à 40 personnes. La prise en charge de ces MENA n'augmente pas notre capacité maximale d'accueil, et la diminue même légèrement, avec 946 places au total. L'équipe a été renforcée pour encadrer ces nouvelles arrivées. Dix personnes ont été engagées pour encadrer spécifiquement ces mineurs, parmi lesquelles un coordinateur, des assistants sociaux ou encore des éducateurs.»
Fuyant la guerre, les menaces ou espérant un avenir meilleur, ces jeunes proviennent en grande majorité d'Afghanistan et de Somalie. «Nous en avons également quelques-uns qui sont originaires du Congo, de l'Erythrée ou d'Afrique du nord», précise Sarah Turine.
Une fois sur le territoire, c'est souvent au détour d'un contrôle de police que les jeunes sont pris en charge. «La police ne peut laisser ces jeunes à la rue, signale la directrice. Après un passage au Petit Château, ils sont transférés dans un centre d'observation et d'orientation. Là, les équipes sociales et éducatives tentent d'orienter ensuite au mieux les jeunes, en fonction de leurs profils et de leurs besoins, dans une structure d'accueil collective, comme la nôtre, ou dans des structures plus petites.»
Se préparer à la vie d’adulte
Comme tous les jeunes de leur âge, les MENA doivent être scolarisés. «Depuis l'ouverture du centre, nous pouvons compter sur une belle collaboration avec les établissements scolaires de l'entité mouscronnoise.Plusieurs classes DASPA ont pu être mises en place, et ces jeunes sont actuellement accueillis à l'ICET, à l'ARTEM et à l'Institut Saint-Charles de Dottignies. Dans un premier temps, nous ciblons l'apprentissage du français et ensuite, en fonction du projet de vie des jeunes et de leurs compétences, les jeunes vont pouvoir s'aguerrir dans différentes matières.»
Au quotidien, l'équipe du Refuge veille aussi à préparer ces mineurs à leur vie d'adulte, car à l'âge de 18 ans, ils ne bénéficieront plus de la protection en tant que MENA. «Il est possible d'introduire une demande de protection internationale en tant que mineur, explique Sarah Turine. Si le jeune obtient le statut de réfugié, nous pouvons préparer avec lui sa vie en autonomie, et cela avant même qu'il ne soit majeur. Si la procédure est toujours en cours, il pourra ensuite être accueilli dans un centre pas spécifiquement réservé aux mineurs. Par contre, si le jeune obtient un refus, à 18 ans, il n'a plus le droit à l'accueil et se retrouve en situation irrégulière… avec une obligation de quitter le territoire»