Mieux adaptée à la génération actuelle?
La méthode de «la classe flexible» est appliquée à l’école libre du Mont-à-Leux pour améliorer la concentration.
Publié le 05-09-2020 à 06h00
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/D3C2V2MVAJA2NLFDJ5DWHBHSNQ.jpg)
Dans la classe de première primaire de Mme Anne Sophie, à l’école libre du Mont-à-Leux, ça bouge, ça rebondit, ça gigote,… c’est pour le bien des élèves!
L’institutrice s’est inspirée d’une pédagogie venue de l’outre Atlantique, «la classe flexible», pour remodeler sa salle de cours. Elle a troqué ses vieux bancs placés en rangs d’oignons pour des espaces de travail regroupés, des chaises ballons, des coins de lecture confortables, des casques antibruit et d’autres outils rigolos.
« J'avais envie de changement. Lorsqu'une nouvelle direction a été mise en place, j'ai présenté un dossier complet avec le projet et il a été approuvé. L'an passé, j'étais la première classe dans l'école à tenter l'expérience », raconte l'institutrice de première primaire. Depuis, ses collègues ont été séduits par la nouvelle méthode pédagogique, et la plupart tentent désormais de l'appliquer dans les mesures du possible.
Pour canaliser leur énergie
Pour cette année scolaire, trois classes de l’école libre du Mont-àLeux se veulent «flexibles»: une seconde classe de première et une de sixième primaire.
«L'objectif est de capter leur attention. Les professeurs permettent aux élèves de changer de place au cours de la journée, et plusieurs assises sont possibles, comme les ballons, les tabourets à siège souple, les coussins spéciaux… D'autres dispositifs sont également présents pour canaliser leur énergie: dans les trois classes on retrouve des chambres à air attachées aux pieds des bureaux pour que les élèves se défoulent dessus avec leurs pieds, tout en travaillant», explique le directeur de l'école, M. Rodrigue Douchi.
Une version adaptée en 6e primaire
La classe flexible à d’autres avantages, notamment de mieux assurer la transition entre l’école maternelle où les enfants sont régulièrement en mouvement et l’école primaire où on leur demande de rester sagement assis pour écouter la leçon.
Néanmoins, Mme Amélie, institutrice en 6e primaire, a vu en ces différents dispositifs un moyen de canaliser certains élèves hyperactifs et a fini par proposer ces ballons, chambres à air et espaces de lecture à ses grands élèves.
«On sent qu'ils ont besoin d'être en mouvement, confie Mme Amélie. Cependant, pour les préparer à l'école secondaire, il faut faire la part des choses. Il y a des moments où ils doivent rester assis. Ces techniques ont fait leurs preuves, mais pour certains enfants cela ne fonctionne pas toujours, il faut s'adapter en fonction d'eux.»
Les autres professeurs essaient eux aussi de suivre le mouvement avec les moyens du bord. L’école a pour ambition de changer le matériel d’une classe par an.
Mme Anne-Sophie est convaincue par cette nouvelle pratique pédagogique qui, selon elle, est adaptée à la génération actuelle: «les enfants d'aujourd'hui se dépensent moins parce qu'ils passent plus de temps sur les écrans, donc ils ont encore beaucoup d'énergie à dépenser une fois en classe. Les outils que nous utilisons leur permettent de dépenser cette énergie. »