Mission accomplie pour Louis-Philippe
L’explorateur mouscronnois Louis-Philippe Loncke vient de boucler son tour du lac Titicaca en kayak. Retour sur cette épopée de 38 jours.
Publié le 17-10-2013 à 06h00
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C’est une expédition éprouvante que vient de boucler Louis-Philippe Loncke. Pendant 38 jours, l’aventurier mouscronnois a pagayé dans le froid intense qui balayait le lac Titicaca. Avec son équipier péruvien Gadiel Sanchez Rivera, il avait pour objectif d’effectuer des pointages GPS afin de déterminer avec précision les limites du plus grand lac d’Amérique du Sud. Un voyage passionnant mais qui a laissé des traces…
Froid, tempête et police
Au sortir de cette expérience, Louis-Philippe a en effet perdu 12 kilos : «Nous étions loin de penser que l'hiver allait être si rude, explique-t-il. Pendant quatre semaines, nous nous levions le matin dans un froid qui gelait tout : les tentes, les kayaks mais aussi nos doigts et nos orteils. Il fallait attendre 8 heures du matin pour le soleil réchauffe enfin l'atmosphère.»
Les deux explorateurs ont même dû composer avec une tempête, fin août, alors qu'ils pagayaient depuis une semaine. De quoi occasionner quelques belles frayeurs : «Lorsque la tempête a commencé, nous étions incapables de rejoindre la côte car elle était constituée d'un long mur de falaises. Nous avons dû continuer sur nos kayaks pendant des heures avant de pouvoir trouver une plage où se réfugier.»
Les ennuis ne se sont pas arrêtés là. À la frontière entre le Pérou et la Bolivie, les kayakistes ont dû rendre des comptes à une police qui les soupçonnait de trafic de drogue : «Après deux jours de paperasseries et d'attente, ils ont fini par devenir nos amis.», plaisante Louis-Philippe Loncke.
Mesurer, sensibiliser
La prise de risques des deux hommes était cependant loin d'être vaine. Pendant 38 jours, ils ont en effet pris des clichés et enregistré des points GPS pour créer le premier inventaire photographique géolocalisé des côtes du Titicaca. Ce sont au total 1 500 photos de paysages et 979 points GPS qui permettent désormais d'avoir une idée précise de la situation du lac. L'inventaire pourra être utilisé à l'avenir pour mesurer l'évolution d'un lac sensible. «Le bord du lac peut reculer s'il y a un apport d'eau insuffisant via la pluie et les rivières. L'évaporation de l'eau du lac pourrait aussi augmenter.», note le kayakiste mouscronnois.
Louis-Philippe et son équipier ont aussi profité de l’occasion pour sensibiliser les populations locales à la pollution :
«La plupart des villes du Pérou et de Bolivie n’ont pas ou peu de stations d’épuration. Tous les déchets finissent dans le lac. Nous avons donc tenté de faire prendre conscience du problème aux gens que nous rencontrions. La plupart ignoraient que le plastique polluait en se dégradant.»