Mont-de-l'Enclus: il pensait que les policiers voulaient le kidnapper...
Pris de panique après une dispute conjugale, le prévenu avait lui-même appelé la police mais pensait être victime d’un complot.
Publié le 31-03-2023 à 07h00
:focal(380x221.5:390x211.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/4D5Z5GOVXZCKZF443LXP6F6ZQU.jpg)
Que s’est-il passé dans la tête de Michel (prénom d’emprunt) le 21 août 2022 ? Cet habitant du Mont-de-l’Enclus, 53 ans, est poursuivi pour rébellion. Il se trouvait dans un état de panique total suite à une dispute avec sa moitié.
"Je me suis enfui de la maison par le balcon. Je fais de l’hypertension et j’étais très stressé à l’époque. J’avais dû m’absenter plusieurs fois à mon travail. Je pensais qu’on allait me kidnapper. J’étais dans un état de psychose et j’ai appelé moi-même la police. J’ai dû attendre au moins 45 minutes avant qu’elle n’arrive. J’ai erré dans les rues."
Lorsque les policiers sont arrivés, Michel était encore dans un état second. "Je pensais qu’ils allaient me kidnapper, qu’ils n’étaient pas de vrais policiers. Je ne sais plus ce que je leur ai fait. Je me sens mieux aujourd’hui même si je suis toujours stressé, surtout depuis que j’ai reçu ma convocation devant le tribunal."
Le prévenu se souvient vaguement de quelques éléments. "J’ai été mis à genoux et menotté."
En réalité, comme la présidente lui indique, la priorité des policiers, vu son état, était de le mettre en sécurité dans le combi. "D’ailleurs, ils sont tombés au sol avec vous et ont été blessés. Vous avez tenté de les mordre."
Perte du discernement
Le ministère public confirme qu’il a fallu maîtriser Michel, qu’il se débattait. "Il pensait à un complot contre lui alors que c’est lui qui avait appelé la police. L’expertise a mis en lumière une décompensation psychotique l’ayant amené à perdre le sens des réalités. Il est fait état d’un trouble mental avec perte du discernement. Le risque de récidive est décrit comme faible. Monsieur suit un traitement. Si vous vous basez sur l’article 71 du code pénal, vous l’acquitterez. Si pas, je réclame 3 mois avec sursis."
La défense a assuré que son client avait toujours vécu une vie normale. "Mais le 21 août dernier, il a vécu un cauchemar éveillé, pensant qu’on voulait l’assassiner. Sa fragilité était peut-être liée à un burn-out au travail, où il se sentait sous pression. Il a fait des tests mais on ne sait pas encore de quoi il souffre vraiment. Trouble autistique ? Hyperkinésie ? Il est suivi et prend des médicaments. Nous demandons l’application de l’article 71 et sollicitons son acquittement."
Jugement le 25 avril.