Leuze: les anciens wagons ont disparu du paysage, dans le quartier de la gare (vidéo)
À la demande de la Ville de Leuze, Infrabel a procédé à l’évacuation de ces vestiges du passé ferroviaire, visibles depuis des dizaines d’années le long de la rue du Seuwoir.
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Publié le 23-05-2023 à 18h36 - Mis à jour le 23-05-2023 à 19h45
Les navetteurs et la population leuzoise s’étaient habitués à leur présence et pour cause puisque ces anciens wagons faisaient partie du paysage depuis des décennies. C’est non sans un petit pincement au cœur que d’aucuns ont assisté ce lundi à l’enlèvement des deux véhicules "stationnés" à la rue du Seuwoir, à quelques centaines de mètres de la gare de Leuze.
La manœuvre n’était en rien anodine en bordure de la voie ferrée: une imposante grue de 40 tonnes a soulevé avec d’infinies précautions les vieux wagons fourgons, propriété d’Infrabel, avant que ceux-ci ne soient évacués par convoi exceptionnel (NDLR : merci au passage à Ludovic Durieux, un citoyen de Chapelle-à-Oie, de nous avoir transmis sa chouette vidéo).
Les véhicules envoyés chez un ferrailleur
Le trafic n’a pas été perturbé durant l’opération, qui a nécessité la mise en place d’un périmètre de sécurité pour garantir la sécurité des intervenants.

" Les deux wagons de marchandises, construits dans les années 1960, partiront chez un ferrailleur où ses différents éléments seront revalorisés, nous explique Jessica Nibelle, porte-parole d’Infrabel, le gestionnaire de l’infrastructure ferroviaire.
À l’origine, ils servaient à transporter des colis sur le territoire belge. Ils ont ensuite été récupérés pour abriter des éléments de la signalisation en gare de Leuze. En 2005, à la création d’Infrabel, le réseau comptait encore 368 cabines de signalisation, parfois très archaïques comme celle de Leuze. Elles avaient pour vocation de gérer l’ensemble du trafic national. Aujourd’hui, il ne subsiste plus que 10 cabines dont celle de Mons qui pilote plusieurs lignes dans le Hainaut, notamment la ligne 94 Tournai-Ath. "
À l’abandon et squattés

Vides depuis une dizaine d’années, les anciens véhicules leuzois ont régulièrement fait l’objet d’occupations sauvages entraînant de l’insalubrité.
Si certains citoyens se sont émus de la disparition de ces témoins du patrimoine, en piteux état, il fallait agir selon les autorités locales qui avaient sollicité de longue date Infrabel en vue d’assainir le site.
"Ces wagons n’étaient pas très esthétiques et n’avaient plus aucune utilité, souligne l’échevin de la Mobilité, Nicolas Dumont. Personne ne s’est jamais inquiété du sort de cet ancien matériel roulant, à l’abandon depuis au moins 30 ans, rongé par la rouille et envahi par les mauvaises herbes… Il n’y avait donc pas d’intérêt de le conserver. "


Il ne s’agit pas des seuls vestiges du rail à avoir été démantelés ces dernières décennies près de la gare de Leuze. Juste à côté des deux voitures de transport de marchandises, on retrouvait jadis une cabine en bois de commande de la gare (aiguillages), qui a aussi subi les affres du temps jusqu’en 2008, année de sa démolition.


Ce dispositif faisait partie d’un plus large ensemble jouxtant l’ancien passage à niveau (PN53), supprimé il y a une trentaine d’années entre les rues du Bois Blanc et du Seuwoir. De 1932 jusqu’à son démontage le 4 novembre 1985, une passerelle métallique permettait aux piétons de traverser les voies lorsque les barrières étaient baissées.

Valoriser ce qui peut l’être, sur le nouveau RAVeL
Si une page de l’histoire s’est tournée lundi, une autre s’ouvrira bientôt au sein de l’ancienne cité bonnetière, qui entend être acteur de la préservation du patrimoine ferroviaire.
"Sur le nouveau RAVeL entre Leuze et Frasnes, qui sera inauguré fin juin, nous avons mené tout un travail avec les Amis du rail afin de valoriser la signalisation de l’ancienne ligne 86. Des panneaux explicatifs seront par ailleurs installés, notamment au niveau de la gare de Grandmetz (le bâtiment a été reconverti en habitation)", indique l’échevin Nicolas Dumont.