Le plan de gestion de Leuze fait très mal: suppression de services, coupes dans le personnel, abandon envisagé des repas du CPAS aux écoliers…
Asphyxiés financièrement, avec un trou de 2,5 millions d’euros à combler, la Ville et le CPAS de Leuze ont besoin d’une perfusion afin de se remettre à flot. Leur salut, les deux instances espèrent le trouver dans l’adhésion au plan Oxygène mis en place par la Région wallonne. Ce dispositif d’aide permet aux communes de contracter annuellement un emprunt, durant cinq ans, en vue d’équilibrer leurs finances.
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Publié le 27-06-2022 à 00h43 - Mis à jour le 27-06-2022 à 01h04
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Pour pouvoir y prétendre, un plan de gestion, qui doit être soumis au CRAC (Centre régional d’aide aux communes) pour le 30 juin, a dû être élaboré. Cette feuille de route reprend tout un arsenal de mesures envisagées, lesquelles ont été présentées lors du conseil communal de lundi soir.
Combien d’emplois passeront à la trappe?
Des licenciements seront inévitables parmi le personnel mais aucun chiffre n’a été avancé pour la Commune, le CPAS et la Régie autonome de Leuze.
C’est au niveau de l’administration que les pistes d’économies sont apparues les plus nébuleuses. La directrice financière a évoqué une mutualisation des services, des coûts et une volonté d’aller vers une plus grande digitalisation du fonctionnement de la commune. " En se basant notamment sur le compte 2021, année durant laquelle le Covid a freiné certaines dépenses de fonctionnement, on espère atteindre en 2022 des économies de l’ordre de deux millions d’euros « , a expliqué Liliane Stradiot.
Diminution de petits subsides alloués à des associations, priorisation des projets via une limite budgétaire fixée à 30% (NDLR: il s’agit du taux de réalisation des investissements prévus à l’extraordinaire), réaffectation de membres du personnel à d’autres tâches, fusion de certains services (personnel, finances, etc.) ou encore nomination d’agents en vue d’atténuer la flambée de la cotisation de responsabilisation font partie des restrictions à l’étude.
La capacité des crèches rabotée de 7 places?

Pour le CPAS de Leuze, le plan d’actions vise à dégager une enveloppe d’environ 1,5 million€, ce qui aura des répercussions douloureuses pour ses employés, la population et les résidents du home.
On parle ni plus ni moins de la fermeture de services comme la boutique à retouches, le taxi social, la suppression des 7 places non subsidiées au sein des crèches, la réduction du nombre de lits au home Destrebecq et du personnel de nursing.
Autre proposition forte soumise par la présidente du CPAS, Béatrice Fontaine, la confection des repas pour les enfants des écoles communales ne serait plus assurée par la cuisine du centre d’action sociale.
" Le CRAC exige de nous des efforts considérables mais nous mettrons tout en œuvre pour que ces mesures, difficiles à accepter, impactent le moins possible notre personnel et les services offerts aux citoyens. "
Le projet de nouvelle piscine mis au frigo
La Régie communale autonome n’échappe pas non plus à cette cure d’austérité. Nicolas Dumont, son président, a annoncé que le projet de Street workout (modules de gymnastique) ne verrait pas le jour sur le site du centre sportif LeuzArena.
Sans réelle surprise, le dossier de construction de la nouvelle piscine est mis en stand-by à cause, surtout, de la spirale inflationniste et de l’état catastrophique des finances communales. Le coût du centre aquatique, initialement évalué à 4,9 millions€, a littéralement explosé pour atteindre les 7 millions€ (+20%). " Une dure réalité alors que le subside alloué par la Région (1,5 million€) n’a pas été majoré.Ce projet est infinançable à ce stade , sachant que la Commune aurait à supporter une dotation plus importante encore (+ 300000€) ", affirme le président de la Régie.
Le bassin de natation actuel de l’avenue des Sports sera donc maintenu, non sans y effectuer quelques investissements en matière de sécurité, de renouvellement de pièces… La suppression de certaines plages horaires, les moins fréquentées par le public, a aussi été abordée.
À l’exception du groupe Écolo, qui a rejeté le plan de gestion, les autres formations politiques ont avalisé ce plan qui est cependant loin d’être abouti.