Les Ateliers de Blicquy sur le départ après 56 années d'activités dans le village

Le charroi lourd éloigné du village

En l'espace de quatre ans, l'entreprise de travail adapté (ETA) a réussi à transformer un vaste terrain vague de deux hectares en une usine à la pointe de la modernité et du confort. Un contraste saisissant avec son site historique d'exploitation que l'on croyait solidement ancré au cœur de Blicquy. Mais c'était sans compter sur les «erreurs du passé» et les manquements en matière de permis relevés par la Région wallonne. Son permis d'exploitation qui expirait en 2024 n'ayant pas été renouvelé, les Ateliers de Blicquy se devaient donc de se construire un futur ailleurs. La suite de l'histoire s'écrira donc dans le parc industriel de Leuze.

Pour le voisinage proche, qui devait composer avec les nuisances sonores et le charroi lourd, la délocalisation de cette entreprise à vocation sociale bâtie en plein cœur de Blicquy est évidemment un soulagement. «La mise en service de notre premier outil de production, en janvier 2018, a été une étape importante car nous avons pu y transférer les activités qui généraient le plus de nuisances par rapport aux flux de transport. À la belle saison, cela représentait un trafic de 15 à 20 semi-remorques par jour dans le village. Les impacts ont donc été considérablement réduits depuis trois ans», explique Alain Moucheron, le directeur de l'entreprise.

À côté de ce premier bâtiment de 2000 m2 réservé aux opérations d’ensachage de pulvérulents, principalement de béton et de mortier, se dresse désormais un mastodonte d’environ 10 000 m2.

« Les 80% de nos activités restantes sur le site de Blicquy migreront dans cette nouvelle infrastructure dès la fin du mois, voire début décembre. Cela concerne ici toute la partie ensachage de restes de pulvérulents (plâtre, chaux…) et le conditionnement de produits pour les grands magasins, comme Colruyt, » précise le responsable de l'ETA.

Doubler la production d’ici cinq ans

On se souviendra que l'imposant projet, en voie de finalisation, n'a pas été un long fleuve tranquille, ne fût-ce que pour trouver les financements. «On a fort heureusement eu la chance d'être suivis par un organisme bancaire qui nous a permis de contracter un emprunt de 7 millions€. On n'aurait jamais pu faire face aux 9 millions€ d'investissement rien qu'avec nos fonds propres et les quelques subsides décrochés. »

Le directeur des Ateliers de Blicquy en est persuadé, ce renouveau amorcé dans le zoning industriel offrira des perspectives intéressantes de développement à la société, qui emploie 180 travailleurs.

«Si la superficie reste à peu près identique, les espaces sont bien mieux agencés que sur le site de Blicquy. Cela nous permet notamment de dégager 2 000 m2 supplémentaires pour de nouveaux clients. D'ici cinq ans, l'ambition sera de doubler nos volumes de production sur base de notre savoir-faire spécifique au niveau de l'ensachage. »