La Révolution a eu raison du château

Intégrée au comté de Hainaut, la ville de Leuze a vu son château fort se dresser dans son paysage en 1018, sous l’impulsion de Guéric-le-Sor.

La Révolution a eu raison du château
Château seigneurial de Leuze ©ÉdA – 10591866079

En plein Moyen Âge, une époque où règne la féodalité dans toute sa splendeur, ce seigneur s’empare de la châtellenie de Leuze et décide d’élever un donjon entouré d’un fossé sur le site actuel du centre éducatif Saint-Pierre, sis juste derrière la Collégiale.

Symbole de puissance et lieu où régnait la justice, l’enceinte fortifiée érigée par Guéric-le-Sor constituait pour lui surtout un excellent moyen de pomper les productions agricoles locales.

« Au sein des gigantesques serres de la propriété, de nombreux serfs ont été employés par le seigneur, qui a pu faire fortune grâce au travail forcé de ses esclaves», raconte le Leuzois Francis Jouret.

En 1088, l’un des descendants de Guéric-le-Sor, Fastré d’Oisy, ajoutera des annexes au château seigneurial, qui adopte plus l’aspect d’une forteresse que d’une maison de plaisance. Le seigneur n’y habitait d’ailleurs qu’à de rares moments, ce qui n’était pas le cas du châtelain désigné.

La caserne des pompiers occupée par une grange

Quatre siècles s’écoulent jusqu’à ce que le château, dont les remparts n’ont jamais pu être achevés, soit le théâtre d’une guerre sans merci menée par les troupes françaises de Louis XI contre Marie de Bourgogne.

Le 25mai 1477, l’artillerie du roi de France assiège la ville de Leuze et détruit sur son fracassant passage l’édifice médiéval, qui sera malgré tout reconstruit quelques années plus tard.

« La Porte du Château, localisée juste derrière la Collégiale, a été entre autres mise à sac au même titre que la grange du Chapitre (endroit où les chanoines entreposaient leurs réserves), qui était établie au niveau de l'actuelle caserne des pompiers ».

Huit cents ans après sa construction, le château, au sein duquel de multiples seigneurs se sont succédé au gré du temps, ne se relèvera pas du régime de la Terreur lors de la Révolution française.

L’armée républicaine française, qui avait reçu l’ordre de mettre à feu et à sang toute la Belgique, déclare la fin du système de seigneurie.

Les fondations et le puits du château fort sont arasés et le dernier seigneur de Leuze, le prince Frédéric de Salm sera guillotiné en 1794.

L’an 1806 sonnera donc comme la démolition totale de l’édifice fortifié, afin de pouvoir en extraire les différents matériaux.¦

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...