Lessines : « un premier pas vers la reconstruction » pour le Roots & Roses festival

Malgré cela, le festival Roots & Roses n’a pas à rougir des chiffres réalisés ce week-end. "Nous avons eu moins de monde qu’en 2019 par jour, mais plus de monde au total. C’est donc très convenable vu le contexte. Le public garde une réelle sympathie pour l’événement, mais tous n’ont pas inscrit le rendez-vous dans leurs cellules. Heureusement, nous pouvons compter sur un noyau dur qui a vraiment répondu présent."

Un léger tassement qui ne parvient pas à concurrencer la progression enclenchée avant la crise sanitaire. "Entre 2015 et 2019, nous avions doublé notre jauge en sachant qu’il y a deux ans, un tiers des festivaliers venaient pour la première fois. Si nous avions pu organiser le festival en 2020, nous aurions pu continuer sur notre lancée et battre des records."

Plus de 300 bénévoles sont nécessaires à la bonne tenue du festival. Et là aussi il a fallu relancer la machine. "C’est exactement la même logique que pour le public. Il a des gens qui reviennent naturellement, d’autres qui reviennent quand on les sollicite et enfin, certains qui sont perdus à jamais. Nous avons donc dû cravacher, mais nous sommes parvenus à compléter les équipes. Il faut dire que nous avons une relation directe avec eux contrairement à celle que nous développons avec les festivaliers que l’on ne peut attirer qu’en lançant des bouteilles à la mer."

Pour Frédéric Maréchal, il faudra encore deux ou trois ans pour rééquilibrer totalement la "machine" que ce soit au niveau technique, artistique ou du public. "C’est un premier pas vers la reconstruction. Pour nous et même en Fédération Wallonie-Bruxelles car nous sommes vraiment en tout début de saison."

Une formule qui fonctionne

Plusieurs nouveautés ont enrichi cette édition 2022 du Roots & Roses festival. Ainsi, c’est la première fois que les organisateurs proposaient deux jours de concerts. "La formule est concluante surtout quand on voit que 35 à 40% du public étaient présents les deux jours." De quoi encourager l’équipe à poursuivre dans cette voie. "Nous ne reviendrons pas en arrière, d’autant que nous avons d’ores et déjà commencé la négociation avec les groupes…"

Autre nouveauté: le camping proposé au centre sportif CLaudy Criquielion. "On peut estimer que 300 à 400 festivaliers ont profité de cette opportunité. Ce qui nous a décontenancés, c’est la proportion du nombre de véhicules (mobile-homes, etc.) en comparaison au nombre de tentes. Si nous avions pris cela en considération, nous aurions pensé l’infrastructure autrement." Même si des adaptations viendront certainement améliorer le concept, il est évident qu’une possibilité de logement s’impose. "L’offre hôtelière dans la région n’est pas gigantesque et est pratiquement à saturation rien qu’avec le logement des artistes. C’est un problème général surtout lorsque l’on y ajoute les demandes naturelles. D’autant que l’an prochain, le festival tombera durant les vacances scolaires. Outre le camping, nous allons dès lors développer une façon plus interactive de mettre les festivaliers en relation directe avec les bed & breakfast et autres chambres d’hôtes de la région."

Au Roots & Roses, on pense donc déjà à l’avenir. "Nous devons nous reconstruire en regardant dans le rétroviseur afin de prendre exemple sur le passé et sur la manière dont nous avons réussi…"

L’an prochain, le festival aura lieu aux mêmes dates: les 30 avril et 1er mai 2023. À vos agendas!