En pénurie de médecin, la commune de Lens soutient la création d'un master en médecine à l'UMons
La motion, à l'initiative du groupe PS, a été adoptée par le conseil communal ce, même si le groupe MDC de la majorité s'est abstenu.
Publié le 10-03-2023 à 13h06 - Mis à jour le 25-03-2023 à 09h19
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C'est à l'initiative du groupe d'opposition PS qu'une motion soutenant la création d'un master en médecine à l'UMons a été adoptée par le conseil communal de Lens. "Avec uniquement trois médecins sur son territoire, la commune de Lens est actuellement en pénurie de médecins généralistes. Les médecins des communes voisines ont une patientèle complète et n'acceptent plus de nouveaux patients. La situation est compliquée et sérieuse", précise Thomas Pierman, chef de file PS au conseil communal. "Selon nous, la présence d'une faculté de médecine joue un rôle prépondérant dans l'offre de médecin d'une région. Elle permet d'attirer plus de potentiels étudiants, permet à ceux-ci de réaliser des stages et ensuite de favoriser leur installation dans les environs. Il est donc primordial, en tant qu'élus locaux, de soutenir la demande de l'UMons de pouvoir organiser un master en médecine. C'est un réel enjeu de société et de santé publique pour notre commune, notre arrondissement et notre province."
Dossier bloqué
Le dossier est actuellement bloqué par la Ministre MR de l'enseignement supérieur qui refuse d'accorder cette habilitation, condition nécessaire pour organiser un master en médecine. "Elle a utilisé des arguments qui ont tous été réfutés par l'Université de Mons. Nous en avons beaucoup discuté lors du conseil communal et notamment de l’impact budgétaire qu'aurait la tenue de ce master à Mons. On parle de moins de 500.000 euros par an. C'est rien du tout, ça ne représente que 0.01% du budget de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il s'agit même en réalité d'un investissement. N'oublions pas que les médecins généralistes sont en premières lignes au quotidien. Sans eux, beaucoup de personnes n'iraient tout simplement pas se soigner. Quel sera l'impact sur les budgets des soins de santé si les gens arrivaient avec des maladies en stade avancé faute de prise en charge dès le début par les généralistes ? Bien plus que 500.000 euros..."
Après avoir souhaité ne pas se prononcer sur cette motion au prétexte qu'elle ne représentait pas un intérêt communal, le groupe MDC s'est finalement abstenu. Permettant de la sorte l'adoption du texte par les groupes de l'opposition. "Le débat de lundi soir était vraiment un débat très constructif et de qualité. Je salue la position de la majorité qui a permis de ne pas bloquer ce soutien à l'organisation d'étude de médecine plus complète à l'UMons et félicite ses membres pour ce courage politique. En effet, nous savons bien que la position du président du MR n'est pas favorable à cette cause malgré les nombreux arguments en sa faveur" conclut Thomas Pierman.