Boucle du Hainaut: Jean-Luc Crucke tacle aussi Willy Borsus
Le député libéral frasnois Jean-Luc Crucke interpelle à son tour le ministre Willy Borsus (MR) : "seule la liaison souterraine est acceptable".
- Publié le 08-02-2023 à 19h19
- Mis à jour le 08-02-2023 à 19h20
:focal(502.5x385.5:512.5x375.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/NN2SAKO7QNEJPFPWYZ7I6ILONI.jpg)
Au lendemain d’une conférence de presse organisée par trois bourgmestres MR (Frasnes, Celles et Mont-de-l’Enclus) pour dire tout le mal qu’ils pensent de la décision du gouvernement wallon de lancer la procédure de modification du plan de secteur pour le projet de Boucle du Hainaut entre Avelgem et Courcelles, c’est encore un libéral qui monte au créneau : l’ex-ministre Jean-Luc Crucke, ancien collègue de Willy Borsus.
"Quel regard porte-t-il sur les 22 000 signatures collectées par l’asbl Revolht?" lance le député wallon de Frasnes. "Dans les quatorze communes concernées par le tracé, tous les bourgmestres et conseils communaux ont marqué leur opposition au projet."
"Pas de nimby"
"Certains diront que c’est un exemple du phénomène nimby, mais pas du tout" poursuit Jean-Luc Crucke. "Tous ces acteurs, moi y compris, soutiennent la technologie à courant continu enterrée défendue par Revolht, comme pour nos voisins flamands concernés par le projet Ventilus, et dont on ne semble pas vouloir entendre parler au cabinet du ministre. On ne peut d’ailleurs pas évoquer la Boucle du Hainaut sans parler de Ventilus. Ces deux projets d’Elia n’ont qu’un seul et même objectif: ramener sur terre l’électricité produite par les éoliennes offshore. C’est peut-être là la principale légitimité de ce grand projet national: la décarbonation!"
"Seule la liaison souterraine est acceptable..."
"Comme certains bourgmestres de Wallonie picarde, lors de l’étude d’incidence qui sera menée, je réclame que les possibilités d’enfouissement soient dûment étudiées et même privilégiées et que le projet de REvolht fasse lui-même l’objet d’investigations."
"On dit qu’il y aurait un surcoût, mais finalement ce surcoût sera de toute façon à charge des citoyens via leurs factures. La santé de la population et la protection de notre environnement ont aussi un prix!"
"Jusqu’à présent, aucune des études commandées, tant au Nord qu’au Sud du pays, n’a rejeté la piste de l’enfouissement. Les arguments des experts évoquent plutôt le manque de temps ou le morcellement du dossier entre Flandre et Wallonie."
"J’ai toujours dit que seule une liaison souterraine était acceptable" conclut M. Crucke.
"Décision révoltante"
Le député wallon a aussi transmis une question écrite à son ex-collègue ministre.
"Quelle déception pour tous les citoyens et l’association Revolth face à une décision d’autant plus révoltante qu’aucune allusion n’est même faite à la seule technologie qui permette d’unir l’innovation, l’économie et l’écologie, à savoir le passage en courant continu et par voie souterraine!" lance Jean-Luc Crucke, en référence à la décision de lancer la procédure de modification du plan de secteur.
"Le ministre est-il conscient du rendez-vous manqué avec l’histoire de la décarbonation de la société? Le ministre a-t-il fait un choix budgétaire, privilégiant l’effet capitalistique sur un environnement sain et porteur de bonheur? Le ministre mesure-t-il le prix sur la santé des citoyens? Le ministre perçoit-il la montagne de recours auquel il devra faire face et les retards conséquents qui se répercuteront sur le projet?"