Le président du CPAS de Frasnes-lez-Anvaing Valéry Gosselain annonce se mettre en retrait
Le président du CPAS frasnois a annoncé ce vendredi s’être " mis en absence " (empêchement temporaire) après avoir transmis ses griefs au ministre des Pouvoirs locaux.
Publié le 20-01-2023 à 12h27 - Mis à jour le 20-01-2023 à 17h00
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On sait que la situation au sein du CPAS de Frasnes-lez-Anvaing est très tendue depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Lors du conseil communal du 12 décembre dernier, une communication concernant le plan d’action suite à un audit des membres de la hiérarchie du CPAS établi par Mensura (la Médecine du travail) avait été reportée par Valéry Gosselain, un président qui apparaissait alors dans la tourmente.
Michel Delitte, conseiller HC de l’opposition n’avait pas hésité à déclarer "que quelque chose de grave, qu’on tente de cacher a dû se passer au sein du Centre public d’aide sociale frasnois, parce qu’il n’y a pas de fumée sans feu…"
« Je reste président en titre »
En réalité, l’ambiance semble délétère depuis l’automne 2020, quand les relations, qui n’avaient jusque-là, semble-t-il, pas posé le moindre souci, entre le président et le directeur général du CPAS, se sont détériorées.
La situation aurait alors poussé le DG a sollicité cet audit auprès de Mensura portant sur ses relations avec la hiérarchie politique. Ce qui est contesté par Ronald Huin qui explique que c’est le service de prévention lui-même qui a envoyé un mail au Conseil de l’action sociale en sollicitant cette démarche.
Le rapport aurait effectivement mis en lumière à la fois des problèmes relationnels et de gestion. Le conseiller Jacques Dupire n’a pas pu le consulter, mais selon certaines sources, l’audit serait "terriblement accablant" pour le président qui aurait "outrepassé ses droits". On parle aussi d’une "chape de plomb" pesant sur le personnel, qui n’ose pas s’exprimer.
Cette semaine, Valéry Gosselain confie dans un communiqué avoir adressé au ministre des pouvoirs locaux onze pages détaillant des griefs (et 170 pages d’annexes) qu’il émet à l’égard de la direction de l’administration du CPAS de Frasnes-lez-Anvaing. "L e temps de l’instruction et des éventuelles démarches qu’entreprendront les services de M. le Ministre, poursuit-il , pour éviter tout soupçon d’interventionnisme de ma part et pour permettre à la direction de l’administration du CPAS de se ressaisir, comme je le demande depuis plusieurs années, je me mets en absence et serais remplacé durant celle-ci par Mme la conseillère de CPAS Nadine Leriche." M. Gosselain ajoute qu’il reste donc président de CPAS en titre et qu’il analysera avec beaucoup d’intérêt les suites qui seront données à ces griefs. Mais il ne souhaite pas faire d’autres commentaires.
L’opposition réagit
On devait s’attendre par contre à des réactions de la part des composantes de l’opposition au conseil communal de Frasnes-lez-Anvaing.
Le groupe Écolo a été le premier à réagir: "L’écartement du président était indispensable étant donné le climat délétère qui régnait au sein du CPAS depuis plusieurs semaines. Dans l’intérêt des travailleurs et travailleuses tout autant que des bénéficiaires, nous avons signalé à de nombreuses reprises la nécessité à travailler pour élaborer un plan d’action visant à remettre de la sérénité dans la dynamique actuelle entre le président du CPAS et le directeur général. Des démarches avaient été entreprises par ceux-ci en ce sens. Néanmoins force est de constater un manque de proactivité et de volontarisme dans le chef du président. Nous le regrettons particulièrement" déclare Jacqueline Vermeulen, conseillère Écolo au CPAS
Didier Verdoncq, chef de groupe Écolo, ajoute: "N ous demandons instamment qu’un point, dans un premier temps à huis clos, soit ajouté à l’ordre du jour du prochain conseil communal pour clarifier au plus vite la situation. En effet, le CPAS ne peut souffrir plus longtemps d’une gestion destructrice pour les équipes et les bénéficiaires."
Même son de cloche du côté d’Horizon Citoyen. Michel Delitte explique que "pour que la sérénité revienne au CPAS, plutôt que d’entendre parfois tout et n’importe quoi, il faut connaître la vérité." Pour lui, les membres du conseil communal, qui a le pouvoir de tutelle sur le CPAS, doivent connaître le contenu de ce rapport d’audit: "Mensura n’intervient pas pour des soucis techniques, matériels, mais dans le cadre du bien-être du personnel..C’est qu’il y a eu de réels problèmes relationnels. Nous voulons que toute la clarté soit faite et exigerons qu’une discussion franche intervienne à huis clos au prochain conseil communal, si possible en présence des deux principaux protagonistes. Ce sera beaucoup plus sain, et c’est la seule façon de s’en sortir…"
Le conseiller indépendant Jacques Dupire a rentré la même demande concernant le contenu du rapport. Il craint surtout que cette sortie du président du CPAS, qui n’était pas prévisible dans la mesure où Valéry Gosselain aurait réclamé de la discrétion aux autres mandataires frasnois, ne vise qu’à divertir l’ensemble du conseil communal du fond du problème mis en lumière par Mensura: "Attention, on ne sait pas où on va…."
La version du directeur général
Ronald Huin, le directeur général du CPAS de Frasnes-lez-Anvaing, dit avoir pris connaissance des déclarations faites par Valéry Gosselain mettant gravement en cause "la direction" de l’administration du CPAS, c’est-à-dire son directeur général: "L’attaque est d’autant plus déplaisante qu’en ma qualité de fonctionnaire, je suis évidemment tenu au respect du devoir de réserve. Je conteste formellement que des reproches puissent m’être faits. Si le président du CPAS croyait réellement que tel était le cas, au lieu d’adresser des dénonciations tous azimuts et de faire à la presse des déclarations matamoresques, il ferait ce que la loi lui permet de faire: me faire part de griefs précis et me convoquer au disciplinaire pour me permettre de m’en expliquer. Je confie ce dossier à mes avocats, Me Jean Bourtembourg et M e Matthieu de Mûelenaere en leur dema ndant de prendre toutes les initiatives utiles pour assurer la défense de mes droits."