À 16 ans, Lysandre capture les oiseaux en vol
D’abord utilisée dans le cadre de sa passion pour la nature et l’ornithologie, la photographie rythme désormais la vie du jeune Montroeulois, Lysandre Varrasse.
Publié le 03-08-2021 à 16h00
Lysandre Varrasse peine encore à réaliser la rencontre qu’il a eu la chance de vivre et d’immortaliser il y a quelques semaines le long des côtes bretonnes lors d’un voyage avec ses grands-parents…
«Je ne l’avais jamais vu et pourtant à la seconde même où nos regards se sont croisés, j’ai compris qui il était: mon oiseau préféré, cet être magique qu’est le macareux moine avec son magnifique plumage de clown. La Bretagne restera véritablement un voyage inoubliable où faire de la photo était plus qu’un atout!»
Le confinement comme révélation
Des rencontres surprenantes et fascinantes que le jeune homme multiplie depuis plusieurs mois au gré de ses sorties au grand air, en compagnie de son appareil photo. «J'ai toujours aimé la nature et les animaux, explique Lysandre Varrasse. Il m'arrivait de prendre l'une ou l'autre photo, comme à l'âge de 9 ans, en Guadeloupe, où j'avais réussi à photographier un colibri en plein vol. Mais, c'est surtout lors du confinement de mars 2020 que j'ai eu la révélation pour ces passions que sont l'ornithologie et la photographie. Comme je m'embêtais, j'en profitais pour me balader autour de chez moi et c'est ainsi que j'ai commencé à observer davantage la nature et principalement les oiseaux. D'abord grâce à des jumelles, et puis je me suis dit qu'il fallait que je puisse garder un souvenir de ces rencontres et surtout identifier les oiseaux ou les autres animaux que je pouvais apercevoir.»
Lysandre Varrasse commence ainsi à emporter avec lui l'appareil photo de son père pour passer ses journées dehors, autour de sa maison, à proximité de l'étang de Montrœul-au-Bois, dans le bois. Avant de consacrer ses économies à l'achat d'un matériel plus performant, avec un objectif 150-600 mm. «Mon père m'a donné quelques conseils pour prendre les photos et je me suis aussi renseigné sur internet pour maîtriser au mieux la vitesse, la lumière, les ISO. Avec cet objectif, j'ai l'impression d'être juste à côté des oiseaux alors que je suis à une dizaine de mètres d'eux. Je peux ainsi saisir les détails de leurs plumes ou de leurs yeux. C'est magique d'être aussi près d'eux et de pouvoir capter tout ce qu'ils font! Je continue à économiser mon argent de poche pour m'équiper encore davantage.»
Une diversité d’espèces dans les jardins
Le jeune Montrœulois se plonge dans les livres d’ornithologie et peut ainsi mettre un nom sur tout ce qu’il réussit à photographier. Il apprend aussi à reconnaître les chants des oiseaux.
«J'ai particulièrement été étonné par la diversité d'oiseaux que l'on retrouve près de chez soi. Je ne m'en étais jamais rendu compte. Dans les jardins, on pense instinctivement aux moineaux, aux mésanges, aux pigeons… mais il y a bien plus d'oiseaux différents qui sont présents; je pense en avoir relevé une trentaine d'espèces. Il faut juste prendre le temps de les observer et de s'attarder sur leurs particularités. J'ai aussi installé quelques nichoirs ou structures pour les inciter à venir dans le jardin. Cette diversité, on la retrouve aussi dans nos campagnes ou nos bois, que ce soit au niveau des oiseaux ou des mammifères. Ainsi, j'ai pu photographier un hibou moyen-duc, une chouette chevêche. J'ai aussi installé un piège photographique qui m'a permis d'identifier une fouine, un putois, un sanglier…»
Frasnes-les-Bassins, son terrain d’observation
Lysandre Varrasse bénéficie aussi d'un magnifique terrain d'observation près de chez lui: Frasnes-lez-Bassins. «On peut y observer les plus beaux oiseaux de nos lacs et aussi les plus intéressants, les grèbes huppés, avec leurs plumes de la tête dressées et déployées, sous forme de deux larges aigrettes et un collier de plumes roussâtres, relève le jeune photographe. À force de m'y balader, j'ai déjà pu les observer de nombreuses fois, mais chaque rencontre reste unique de par leur beauté. L'appareil mitraille dans ces cas-là. À côté de cela, on y fait aussi des rencontres plus rares comme avec la spatule blanche ou le héron pourpré. C'est une fierté de pouvoir croiser leur chemin et de partager un peu de leur vie.»
Le jeune homme est bien conscient qu’au gré de ses balades ou de ses voyages (avec le rêve de prendre le large vers la Géorgie du Sud ou la Nouvelle-Guinée), il aura encore de belles rencontres à vivre. Il souhaite aussi pouvoir partager sa passion avec d’autres personnes comme il le fait déjà par des visites ornithologiques, à la découverte des bassins de Frasnes.