À 100 ans, Émile roule toujours en voiture
Émile Trigalet a fêté son centième anniversaire en juin 2020. À cause du Covid-19, il n’a été mis à l’honneur que tout récemment.
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Publié le 03-02-2021 à 06h00
En raison du Covid, l’échevin Daniel Richir a été désigné pour se rendre, seul, au domicile d’Émile Trigalet afin de lui remettre les petits cadeaux d’usage, comme son extrait de naissance ou le cadre signé par le roi et la reine. Parce qu’il s’agit, comme lui, d’un habitant du petit village de Buissenal et qu’il a côtoyé cet ami de ses parents – son papa Léopold et Émile sont nés la même année et ont été réfractaires ensemble pendant la Seconde Guerre mondiale – au sein de l’usine d’engrais Rosier, à Moustier.
Mécanicien et forgeron
Émile est né à Buissenal le 30 juin 1920, au domicile de ses parents (Marthe Denayer, alors âgée de 22 ans, et Florent Trigalet, 29 ans) qui étaient agriculteurs à Hautbreucq.
Pendant la guerre, en 1943, le jeune homme fut employé aux Chemins de fer belges, tout en refusant de supporter l’effort de guerre de l’occupant. À partir de 1948, et jusqu’à sa retraite en 1980, il a travaillé chez Rosier, à l’exception d’une petite interruption (en 1951), à nouveau pour le compte de la SNCB. L’usine d’engrais l’a profondément marqué. Il y a exercé son vrai métier, celui de forgeron, à l’époque où les pièces des différentes machines étaient usinées à la main; à ce titre, il a travaillé à l’atelier de superphosphates, réparé des machines, chargé des sacs… de cent kilos parfois, conduit la locomotive à vapeur…
Arrière-arrière-grand-père
Le 7 mars 1942, Émile a épousé Ada (Eva) Cousaert, née vingt-deux ans plus tôt à Berth, en Angleterre. Tous deux rêvaient de fêter leur centenaire ensemble; hélas, Ada nous a quittés en 2017, à l’âge de 97 ans.
Émile a longtemps élevé des coqs de combat, comme beaucoup d’autres «coqueleux» de sa génération au Pays des Collines, qui ralliaient chaque week-end les gallodromes du nord de la France.
Avec son épouse, ils ont eu deux enfants, Francis et Nicole, trois petits-enfants, cinq arrière-petits-enfants et deux arrière-arrière-petits-enfants.
Chaque année (sauf en 2020, en raison du Covid), Émile assiste aux cérémonies du 11 novembre sur la place de Buissenal. Il a toujours une voiture, qu’il conduit encore de temps en temps… sauf actuellement, à nouveau pour cause de pandémie. Notre photo en témoigne: il apparaît toujours en bonne santé et en pleine forme. Avec un peu de retard, notre journal lui adresse ses sincères félicitations.