Flobecq: deux jolis palmarès, un pistolet et un coup-de-poing américain
L’ex-compagnon et le nouveau petit ami se donnent rendez-vous sur la place. Des coups sont tirés en l’air pour inciter la peur.
Publié le 18-03-2023 à 06h30
L’ex-compagne de Thomas (nom d’emprunt) a refait sa vie avec un homme, Tony (nom d’emprunt) qui au moment des faits était toxicomane. "Il l’a entraînée dans la drogue. Nous avons un enfant ensemble, alors je voulais l’aider". Le 12 mars 2022, Thomas interpelle son ex-femme à ce sujet. Les esprits s’échauffent par messages. Le nouveau compagnon s’en mêle. Un rendez-vous est fixé sur la place de Flobecq. "Ils sont arrivés en voiture. Mon ex en est sortie et m’a directement donné deux gifles. Je me suis approché du véhicule et j’ai vu que Tony avait une arme sur les genoux. J’ai pris peur. J’ai ouvert la portière et lui ai porté un coup. J’ai brisé le pare-brise, puis j’ai pris la fuite. C’est à ce moment-là que Tony est sorti et a tiré en l’air. Je me suis défendu contre un potentiel agresseur".
Cette version ne convainc pas le procureur du roi. "Ça n’a pas de sens. Pourquoi prendre le risque de porter des coups à quelqu’un qui a une arme plutôt que de prendre la fuite directement ? Je pense que l’agression a été directe". Le magistrat souligne également le palmarès de Thomas ainsi que son état de récidive légale. En effet, ce père de famille a 16 condamnations à son actif dont une pour vol avec violences. La présidente: "Comment un homme peut à nouveau être convoqué pour violence alors qu’il ne lui reste que deux ans de sursis ?". Son avocat demande un sursis probatoire.
Neuf mois sans mesure de faveur
Détenu pour des faits de stupéfiants depuis décembre 2022, Tony est poursuivi dans cette affaire pour port d’arme prohibée. Son avocat s’est également constitué partie civile. "Mon client est en aveux. Son arme a été retrouvée dans un poêle à pellet. Mais il a aussi reçu des coups. Un témoin confirme qu’un homme a été au contact du conducteur et a brisé son pare-brise. D’ailleurs, peut-on réellement briser une vitre à mains nues ? Le poing américain dont on parle dans les auditions n’a pas été retrouvé, mais cela est plus probable. Une somme de 750 euros est réclamée par mon client", précise la défense de Tony avant de solliciter un sursis simple.
Au vu de la situation et du comportement des deux individus devant le tribunal, le ministère public requiert une peine respective de neuf mois et s’oppose à une quelconque mesure de faveur. "Ce sont deux personnes qui ont agi de la pire des manières. Ils ont des antécédents tous les deux". Le jugement sera rendu le 11 avril.