Flobecq se bat contre l'urbanisation à outrance
Flobecq entend préserver ses atouts paysagers grâce à l’élaboration d’un schéma directeur en matière d’urbanisme.
Publié le 01-03-2021 à 06h00
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Le conseil communal a voté le marché et ses conditions concernant la mise en place d'un master-plan territoire. «Notre vœu le plus cher, et ce sera d'ailleurs une marque principale de cette législature, c'est de se doter de moyens qui nous permettent une meilleure régulation de l'urbanisation de notre commune», a expliqué le bourgmestre Philippe Mettens. «Notre volonté est donc d'avoir les moyens d'entraver, autant que possible, des constructions qui viendraient obstruer le paysage. On voudrait une politique urbanistique qui évite de dégrader le paysage en le cachant. En effet, certaines personnes choisissent de privatiser une partie du paysage et je pense qu'il est essentiel pour Flobecq et le maintien de son patrimoine, de protéger le paysage.»
Bien sûr, il existe un cadre réglementaire qui s'impose à tous en Wallonie, sans distinction. «En parallèle, nous disposons d'un certain nombre d'outils.»
Le maïeur a pris pour preuve sa collaboration avec le Parc naturel du Pays des Collines. «Nous faisons partie des deux dernières communes, avec Ellezelles, à recourir de manière systématique, dans nos dossiers en matière d'urbanisme, à l'avis du Parc naturel du Pays des Collines. Il y a une analyse de l'intégration paysagère par le biais du respect de prescrits urbanistiques en vigueur (volumétrie, orientation des fenêtres, teintes de briques et de tuiles, etc.) L'idée est de limiter l'impact visuel des constructions sur les Collines.»
Cet outil existe depuis longtemps et sera bientôt complété par une charte paysagère. «Elle est en cours d'élaboration et ira un petit peu plus loin dans la définition d'un certain nombre de critères qui sont spécifiques au Parc naturel qui est un habitat particulier.»
Mais, même si ce travail est sur le point d'aboutir, ce n'est pas suffisant pour les autorités flobecquoises. «Nous, ce que nous voudrions, c'est avoir une sorte de schéma directeur à l'échelle de l'ensemble du territoire de la commune qui permette d'indiquer aux gens qui souhaiteraient venir s'installer à Flobecq, que nous ne souhaitons pas voir l'habitat se répandre partout, indifféremment et de manière anarchique. On voudrait donc réserver des zones de notre territoire tantôt au tourisme, tantôt à l'agriculture, tantôt à l'habitat, tantôt aux infrastructures culturelles ou sportives, etc.»
Il s'agit donc de faire une démarche de planification de l'ensemble de l'entité «qui aboutirait à un schéma qui permettrait à chaque citoyen de voir ce que nous entendons faire de notre territoire à long terme».
Le marché qui était à l'ordre du jour est destiné à avoir les moyens de mener une consultation externe avec des spécialistes en aménagement du territoire. «Mais aussi d'installer une consultation de la population, qui pourrait être impliquée dans la définition de ces zones spécifiques de manière à ce que les citoyens puissent s'approprier cette vision.»
Flobecq espère que cette démarche permettra aussi de donner plus de moyens aux communes de pouvoir agir. «L'objectif, à terme, est d'envisager le dépôt d'un projet de décret ou de solliciter le gouvernement wallon pour que les communes, dans certaines conditions, puissent disposer de leviers pour empêcher le développement de projets qui viendraient entraver, de manière trop significative, leur paysage.»
L’intercommunale Ideta, très sensible à cette problématique, est partenaire de cette démarche.
L’opposition s’est abstenue (comme durant tout le conseil communal en raison du délai de convocation non respecté comme évoqué dans notre édition du vendredi 26 février), tout comme Diane Diffoum (Flobecq Vivacité).