Gwendoline Defgnée, une femme à la tête de la zone de police du Val de l’Escaut: "Le genre n’a pas d’importance"
D’ici quelques semaines, Gwendoline Defgnée sera la nouvelle cheffe de corps de la zone de police du Val de l’Escaut.
- Publié le 24-08-2023 à 06h30
- Mis à jour le 24-08-2023 à 09h04
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Gwendoline Defgnée l’attend avec impatience: la signature de l’arrêté royal qui officialisera sa nomination en tant que cheffe de corps de la zone de police du Val de l’Escaut. Ce ne serait plus qu’une question de quelques jours ou semaines, au plus tard pour le mois d’octobre.
"J’ai hâte de pouvoir prendre pleinement mes fonctions, et de me lancer dans ce nouveau défi, sourit-elle. J’ai déjà rencontré l’équipe (NDLR : la zone compte une septantaine de travailleurs) à l’une ou l’autre occasion, et je suis convaincue que nous allons faire du bon travail, et je ferai tout pour qu’elle se sente bien et puisse développer le meilleur d’elle-même ! Un chef sans ses collaborateurs, il n’est rien… Ce sont eux qui font tout le travail, en apportant confiance et soutien, nous relèveront ensemble les défis qui se présenteront !"
La première femme à la tête d’une zone de police en Wapi
Gwendoline Defgnée, commissaire divisionnaire, deviendra ainsi la première femme à prendre la tête d’une zone de police en Wallonie picarde.
"Le genre n’a pas d’importance, insiste-t-elle. Les femmes ont autant de qualités et de compétences que les hommes pour pouvoir assurer cette fonction. Si elles font preuve de caractère et de détermination, elles peuvent aussi apporter quelque chose de différent, au niveau de l’écoute et de la compréhension face aux problèmes ou difficultés que ce soit vis-à-vis du personnel ou des citoyens… Il y a de plus en plus de femmes qui deviennent cheffes de corps, et il est certain que cela montre un bon signal et que tout est possible. Personnellement, je n’ai jamais ressenti de comportements ou de réactions particulières parce que je suis une femme."
Un retour aux sources, à la police locale
Après un petit détour ces dernières années à la police fédérale, au sein de la cellule "gestion des événements" et en tant que chef du service d’"information et de communication" de l’arrondissement afin de s’ouvrir à d’autres horizons et mieux comprendre le fonctionnement de la police intégrée, la commissaire divisionnaire a souhaité revenir à ses premiers amours: la police locale.
"Après une licence en criminologie, je suis rentrée à la police en 2003 et j’ai fait toutes mes classes à la police de la zone Boraine ; d’abord en tant qu’inspecteur au service Interventions et puis, en tant que commissaire. J’ai eu l’occasion de travailler dans différents services: à la direction des opérations, à la tête du commissariat de proximité de Quaregnon et ensuite à la direction des cinq antennes de quartier de la zone Boraine."
En apprenant le départ de Dominique Debrauwere vers la zone de police du Tournaisis, Gwendoline Defgnée y a vu une belle opportunité pour se lancer un nouveau challenge et se mettre au service des citoyens.
"En me lançant dans le brevet de direction pour devenir commissaire divisionnaire, j’avais cette envie de devenir, un jour, chef de corps et de revenir au sein de la police locale. En effet, si je me suis rentrée dans la police locale, il y a 20 ans, c’est pour pouvoir rendre service aux citoyens, de manière plus directe qu’à la fédérale, être à leur écoute, les protéger et assurer leur sécurité… mais aussi répondre aux attentes des autorités administratives et judiciaires. Je suis fondamentalement une policière locale et je n’ai jamais caché que mon cœur battait pour cette police de proximité ! La zone du Val de l’Escaut correspond en plus à ce que je recherche et présente les caractéristiques qui me plaisent: un environnement rural, une équipe à taille humaine, une attention importante à la proximité et à la présence sur le terrain… Je savais aussi tout le travail qui avait déjà été effectué par Dominique Debrauwere, et que la zone disposait de bases saines et solides sur lesquelles je vais pouvoir m’appuyer et ensuite venir y développer des projets. Je ne pars pas d’une page blanche et je n’arrive pas complètement dans l’inconnu même si je ne connais pas la région…"
Un regard neuf
Née à Bruxelles, la commissaire divisionnaire a grandi dans le Brabant wallon et dans les Hauts-Pays. Elle vit actuellement dans l’entité de Bernissart.
"Le fait de ne pas être de la région n’est pas un frein, cela permet d’avoir plus de recul et un regard neuf sur le fonctionnement de la zone ou les problématiques auxquelles le territoire est confronté, relève Gwendoline Defgnée. Je sais ainsi que la région est fortement impactée par la criminalité transfrontalière et qu’il va falloir continuer à développer des synergies avec les collègues français, mais aussi avec les autres zones de police voisines pour envisager des collaborations ou des mutualisations. Le cadre de vie et la ruralité incitent également à être particulièrement attentif à la lutte contre les incivilités et les infractions environnementales. À côté de cela, le territoire dispose aussi d’axes routiers problématiques auxquels il faudra donner de l’attention… sans oublier la lutte contre les autres phénomènes d’insécurité: stupéfiants, violences, etc. De par mon expérience en police de proximité, je crois en son importance, de son lien avec les habitants, et bien évidemment, je vais veiller à ce qu’elle puisse être pleinement opérationnelle et mettre en place diverses initiatives. En soi, j’entends poursuivre, et nourrir de par mon expérience et un nouveau regard, le travail que Dominique Debrauwere a initié et réalisé ces dernières années qui est guidé par le Plan zonal de Sécurité 2020-2025."
Une présence sur le terrain
Si elle prendra prochainement possession de son bureau au commissariat central de Pecq, Gwendoline Defgnée ne tire pas un trait sur le terrain. "L’avantage d’une petite zone, c’est de pouvoir maintenir une activité sur le terrain et d’aller à la rencontre de la population afin de rester au contact de cette réalité. Je serai ainsi auprès des équipes lors de leurs interventions ou opérations mais aussi présente lors d’événements. Les citoyens devraient ainsi me croiser à l’une ou l’autre occasion !"