Avant de rejoindre la police du Tournaisis, Dominique Debrauwere dresse le bilan de ses années à la tête de la zone de police du Val de l’Escaut
À la veille de prendre ses nouvelles fonctions à la zone du Tournaisis, le commissaire divisionnaire Dominique Debrauwere revient sur ses six années à la tête de la zone de police du Val de l’Escaut.
Publié le 31-03-2023 à 17h00
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Dominique Debrauwere, comment êtes-vous arrivé au commissariat central de Pecq, en tant que chef de corps à la zone de police du Val de l’Escaut ?
Après un début de carrière comme sous-officier dans l’armée, à Marche-en-Famenne, j’ai rejoint la police de Mouscron en 1994 en tant qu’agent. Juste après la réforme des polices, j’ai ensuite eu l’opportunité d’intégrer la zone de police de Tournaisis. En tant que chef d’intervention, j’ai travaillé auprès du chef de corps de l’époque, Jacques Minne, et j’ai contribué à mettre la zone de police sur les rails. Je suis ensuite retourné à Mouscron, en qualité de commissaire-divisionnaire et de directeur des opérations. J’ai commencé en novembre 2016 au Val de l’Escaut, et j’ai été désigné comme chef de corps le 1er mars 2017. Devenir chef de zone, c’était un aboutissement et ce lundi, je me lance un nouveau défi avec en quelque sorte un retour aux sources, en revenant à Tournai.
En quoi consiste le rôle de chef de corps ?
De par mes expériences précédentes, et le fait d’avoir été l’adjoint de trois chefs de corps et d’avoir dû faire face à des situations et contraintes différentes, j’avais pu me rendre compte des responsabilités qu’incombe la fonction de chef de corps qui est très prenante, et pour laquelle, il ne faut pas compter ses heures…
Chef de corps, c’est en quelque sorte un patron d’entreprise, avec au Val de l’Escaut, une équipe de 70 personnes. Il est là pour développer la vision et donner l’impulsion à ses équipes afin de déployer les 7 fonctionnalités de base, mettre en place la stratégie et poursuivre les objectifs définis. Il gère la zone de police sous tous les aspects que ce soient financiers, logistiques, matériels, humains… C’est très riche et diversifié. Cette fonction nous confronte à des domaines d’activité et de responsabilités assez divers ; ce qui rend le métier attractif et passionnant. Elle nous offre la possibilité d’interagir avec des autorités (administratives ou judiciaires) et de multiples partenaires (écoles, SNCB, prison, voies navigables, les autres polices…).
La zone de police du Val de l’Escaut a l’image d’une "petite zone", et pourtant elle a tout d’une grande…
Certes, sur le territoire du Val de l’Escaut (NDLR : Estaimpuis, Pecq, Celles et Mont-de-l’Enclus), on ne retrouve pas de prison, d’établissement de défense sociale, de centre d’hébergement pour les réfugiés, de stade de foot… La particularité du Val de l’Escaut c’est que la zone est très étendue avec plus un territoire de 160 km2 (40 km2 pour Mouscron et 315 km2 pour le Tournaisis).
La zone est aussi divisée en deux par l’Escaut, avec des réalités différentes d’un côté ou de l’autre. En rive gauche (Estaimpuis et Pecq), on est confronté à des problématiques assez semblables qu’à Tournai et à Mouscron en bordure de frontière: la criminalité transfrontalière, les magasins de nuit, les stupéfiants, l’insécurité routière, etc. En rive droite (Celles et Mont-de-l’Enclus), le territoire est plus rural mais avec des grands axes de transit qui amène aussi certaines problématiques liées à la criminalité et à la circulation des véhicules.
Ce qui est intéressant et enrichissant dans une "petite zone", c’est qu’en tant que chef de corps, on est obligé de s’impliquer de manière beaucoup plus pragmatique dans pas mal de matières ! On n’a pas un staff pléthorique, comme on peut le retrouver dans des zones plus importantes, avec des services dédiés aux finances, aux ressources humaines, aux infrastructures, aux démarches juridiques, etc. La polyvalence est donc importante, et c’est très formateur parce qu’on doit s’impliquer dans tous les aspects de la vie de la zone.
Qu’avez-vous apporté à la zone de police du Val de l’Escaut durant ces six années ?
J’ai essayé d’amener de la structure, de l’organisation, de la vision et des perspectives d’avenir. Avec l’équipe, et le soutien des autorités administratives, on est parvenu à renouveler quasiment le charroi et à mener des projets au niveau des infrastructures comme la rénovation des commissariats de Celles et de Leers-Nord ou encore la réalisation des travaux au commissariat central dans l’attente du chantier de la construction de l’extension afin de répondre aux exigences et normes imposées par le fédéral. On a aussi veillé à ce que la fonctionnalité "accueil" reste forte, notamment par la présence des agents de quartier. Ainsi, si la norme est d’un agent pour 4 000 habitants, nous avons fait en sorte que ce soit 1 pour 1700.
Au niveau du personnel, on a pu engager un gestionnaire technique ICT ; les technologies de l’Information et de la Communication sont le cœur de vie de la police d’aujourd’hui et l’avenir. On a aussi investi dans l’acquisition de smartphones et de tablettes pour permettre à notre personnel d’avoir accès aux applications “police” sur le terrain. On a étoffé le cadre opérationnel de la zone, avec des engagements supplémentaires ; notamment pour permettre d’assurer de manière régulière la présence d’une seconde équipe la nuit. Personnellement, j’ai aussi veillé à l’ambiance de travail, à la dynamique de collaboration et d’entraide entre les services qu’ils soient administratifs et logistiques ou opérationnels. La police ce n’est pas que le "bleu" en rue ; il y a aussi toutes les personnes dans l’ombre qui sont indispensables pour le fonctionnement quotidien de la zone et vont permettre que sur le terrain les policiers disposent de véhicules entretenus et équipés, d’équipements adaptés… Ce management participatif tend à ce que tout le monde interagisse et puisse s’exprimer par rapport aux attentes et aux objectifs qui sont formulés… C’est important de donner du sens à l’action !
Avez-vous des regrets ?
Non. Je pense que j’ai réussi à placer la zone de police du Val de l’Escaut sur les rails afin qu’elle puisse se projeter vers l’avenir que ce soit d’un point de vue humain, technologique, matériel ou d’infrastructure. J’ai tout fait pour construire des fondations solides, et désormais, à mon successeur (NDLR : l’appel à candidature est lancé ; dans l’attente du recrutement l’intérim est assuré par le commissaire Stéphane Vermeulen) de poursuivre le travail et de faire vivre la zone de police du Val de l’Escaut.