«Le plus haut possible avec ce groupe»
Débarqué à Estaimbourg cet été en provenance de l’Essor, Ibrahim Chantry a directement fait parler la poudre. Il trône en tête de la P2.
Publié le 12-12-2019 à 06h00
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Un «diamant brut à tailler », le genre de joueur «pour lequel on se déplace dans les salles ». Ces deux expressions prisées des «journaleux» collent à la peau d'Ibrahim Chantry. A vingt-trois ans, le nouvel intérieur des Sang et Or ne possède «que» dix ans de basket derrière lui, et a certes encore beaucoup à apprendre, mais il progresse de saison en saison. Et ne serait-ce que pour sa propension à brutaliser les panneaux en allant dunker à la moindre occasion, on aurait presque envie de le comparer aux frères Kabissekela, qui avaient également commencé sur le tard avant de suivre le parcours qu'on leur connaît. Plus proche de Manu dans son profil de basketteur, «Ibou» rêve toutefois de vivre une carrière «à la Olivier».
«Pourquoi pas jusqu’en R1?»
Sorti du cocon templeuvois dans lequel il avait pu mûrir tranquillement pour «changer un peu d'horizon » et «parce que le projet sportif estaimpuisien était alléchant », le grand Ibrahim voit actuellement son audace récompensée puisque son équipe trône en tête de la P2 et semble plus que jamais favorite pour décrocher les lauriers. Un titre derrière lequel il court depuis celui remporté en juniors avec Templeuve et un doublé loupé de peu, en finale de coupe, contre Maffle. «J'ai ensuite pu me former en seniors, d'abord en combinant P4 et P3, puis P3 et P2. Et je ne cache pas qu'il me tarde de goûter à la P1 avec mon nouveau club. Nous avons tout en mains pour franchir un palier au terme de cette campagne mais il reste cinq mois à gérer et tout peut encore arriver, donc continuons à avancer pas à pas », tempère «Ibou», néanmoins conscient que l'average forgé à l'aller face à leurs deux principaux (seuls?) concurrents, Saint-Ghislain (+22) et Stambruges (+28), pourrait s'avérer décisif. Deux beaux cadeaux laissés par Rudy Balcaen, remplacé il y a un peu plus d'un mois par Steph Mévis. «La nouvelle nous a un peu surpris et j'avoue que sur le coup, j'ai éprouvé un sentiment bizarre car c'est Rudy qui m'avait persuadé de le rejoindre. Mais très vite, je me suis adapté à Steph et il m'apporte déjà beaucoup », souligne le numéro 7 estaimpuisien, qui ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. «C'est sans doute un peu présomptueux mais celui qui manque d'ambition n'avance pas. Personnellement, je rêve de jouer le plus haut possible avec ce groupe de potes, au moins un jour en régionale 2, voire pourquoi pas carrément en régionale 1. Je me sens déjà tellement bien ici. C'est un peu comme ma deuxième famille.» D'autant que le solide gaillard d'1m92 pour 70 kg de muscle n'a plus quitté le cinq de base de l'équipe fanion depuis la reprise. «Je ne vais pas m'en plaindre, mais l'équipe passe avant ma petite personne. Je joue pour eux et je m'efforce juste de faire ce que le coach attend de moi.» Comme inscrire une bonne douzaine de points, gober autant de rebonds, et écraser un gros dunk ou deux par match.