Couvent des Clarisses à Enghien : qui veut quoi ?

Pour rappel, ce projet vise à développer deux structures pour l’hébergement de personnes âgées: d’une part, une résidence-services de 53 appartements et, d’autre part, une maison de repos pouvant accueillir 40 résidents.

En février, le dossier connaissait un solide coup d’arrêt: la Région wallonne a, en l’absence de décision, recalé le projet. Mais au cœur de ce dossier, il y a un acteur qui a été "laissé de côté": une ASBL proche du doyenné d’Enghien, propriétaire de la chapelle du couvent et qui se trouve un peu "au milieu du jeu de quilles".

Pour mieux comprendre la situation, Jean-Jacques Bouzin, administrateur de l’ASBL, rappelle plusieurs éléments."Quand les clarisses ont quitté Enghien en 1992, elles ont fait don à notre ASBL de leurs bâtiments, c’est-à-dire le couvent, l’hôpital et la chapelle. Nous devions vendre le bâtiment et octroyer aux religieuses un pourcentage du produit de la vente. Le doyenné a cherché un repreneur, sauf pour la chapelle, car, à l’époque, il comptait l’utiliser."

De nombreux repreneurs se sont présentés, mais beaucoup ont jeté l’éponge à cause de la taille du bâtiment, du prix, de l’emplacement ou encore des contraintes urbanistiques.

Un accord entre le promoteur et l’ASBL

"Un acheteur a finalement été trouvé,poursuit Jean-Jacques Bouzin.L’acte d’achat est signé en juin 2017 avec comme objectif de construire une maison de repos et de soins dans le couvent et l’ancien hôpital. En ce qui concerne la chapelle, dont nous sommes toujours propriétaires, un accord est signé entre l’ASBL et l’acheteur. Ce dernier pourrait l’acquérir afin d’y créer un lieu de réunion, d’exposition, un petit musée consacré aux clarisses et à l’ancien hôpital."

On se souvient que le projet a suscité une levée de boucliers de la part des riverains et du Cercle royal archéologique d’Enghien. L’ASBL propriétaire de la chapelle se trouvant entre le marteau et l’enclume:"Les opposants au projet arguaient que l’ancien couvent fait partie du patrimoine architectural de la ville, poursuit Jean-Jacques Bouzin,et que le projet était incompatible avec la sauvegarde de ce patrimoine. Toutefois, seuls le porche principal, l’entrée de la chapelle et les deux tours qui la surplombent sont classés. Le couvent et l’ancien hôpital ne le sont pas. En effet, les clarisses faisaient vœu de pauvreté; leur couvent n’était donc pas un palais.Ce qui m’inquiète, c’est l’avenir des bâtiments.Je ne vois personne reprendre le couvent et la chapelle. Ils sont tous les deux dans un état épouvantable. Ils sont devenus de véritables chancres en plein centre-ville. Une question me brûle les lèvres à propos de ce dossier: on sait ce qu’on ne veut pas, mais sait-on vraiment ce qu’on veut?"