USA 2020, J-14 | Un Enghiennois de l'Arkansas: «Trump gère le pays comme une entreprise»
L’Arkansas est un État républicain. Philippe Van Houtte est de ceux qui se disent favorables à la politique de Trump.
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Publié le 20-10-2020 à 07h00
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«L'Arkansas, ça me fait un peu penser aux Ardennes. » Depuis la terrasse de sa maison de Russellville, Philippe Van Houtte peut contempler des forêts à l'infini. Mais cette ville de l'Arkansas n'a cependant pas le charme des Ardennes belges, de ses vallées de l'Ourthe ou de la Semois, de ses villes au caractère historique comme Durbuy, La Roche ou Bouillon. «Il n'y a pas de vieilles pierres ici.»
Tout jeune diplômé, le régent originaire d'Enghien a d'abord posé ses valises dans la Nouvelle-Orléans en 1991. «Je cherchais un job et j'avais envoyé plein de lettres en Belgique. Mais sans réponses…»
En 1994, il effectue un retour en Belgique afin de faire découvrir à son épouse américaine la vie de l'autre côté de l'Atlantique. « Il y a une méconnaissance incroyable entre les Américains et les Européens.» Retour à la Nouvelle Orléans en 1999. Et puis, en 2005, l'ouragan Katrina pousse la famille un peu plus loin, dans l'Arkansas. Désormais, il est bibliothécaire dans la petite université de Russellville.
Si Bill Clinton a été gouverneur d'Arkansas, cela ne fait pas de l'État un bastion des démocrates. «C'est un État très rural et très républicain. Ici, on a une mentalité assez proche des États du Sud. ».
Sur les intentions de vote, les idées politiques, on échange peu entre voisins ou entre collègues. «On ne parle jamais de religion, d'orientation sexuelle, de politique. Les Américains font toujours en sorte que le cran ne monte pas dans les discussions. On parle plus de la pluie et du beau temps. Ils ont leurs idées mais ne les partagent pas. Ça pourrait parfois briser des amitiés et des familles.»
Du côté des affinités, le Belge se sent beaucoup plus proche de Trump que de Biden. «Quand je suis arrivé, je n'avais aucune notion de ce qu'étaient les États-Unis. J'étais très naïf…
Trump, c'est un type un peu mégalo. Ce n'est pas un politicien. C'est un homme d'affaires qui gère le pays comme une entreprise. Cela n'avait jamais été fait auparavant. Aujourd'hui, je ne trouve pas que notre économie soit mauvaise.»
Et pour être un bon patron d'entreprise, « il faut prendre des décisions radicales. Trump a coupé des taxes alors que Biden veut en rajouter.»
Selon Philippe Van Houtte, la faiblesse du candidat démocrate, c'est son côté plus socialiste. « Taxer plus ceux qui font de l'argent, c'est plus socialiste ». Or, cet état d'esprit n'est pas ancré dans la mentalité américaine. «Les premiers qui sont arrivés sur le continent voulaient se couper d'une mentalité européenne.»
Trump a-t-il mal géré la pandémie? Le Belge d'Arkansas nuance: «Contrairement à la Belgique, les décisions générales ne sont pas prises par le gouvernement fédéral. Mais par les États.» Une marche arrière effectuée dans la politique des soins de santé? «Les gens pensent qu'il y a très peu de couverture sociale et médicale: c'est faux.»
Et d'insister sur une analyse qui peut échapper à notre regard d'outre-Atlantique: «L'herbe n'est pas plus verte dans le pré d'à côté. Il faut être dans le pré d'à côté pour se faire une opinion. »
Début du vote anticipé en Floride

Le vote anticipé a débuté lundi en Floride, plus grand des États clés de l’élection présidentielle, où Donald Trump et Joe Biden sont au coude-à-coude dans les sondages et qui pourrait donner des sueurs froides à l’Amérique en cas de résultat très serré le 3 novembre.
À quinze jours du scrutin, le président sortant républicain se rend en Arizona, un autre État très convoité, pour deux nouvelles étapes de son marathon de meetings entamé il y a une semaine après avoir assuré être «guéri» du Covid-19.
Le candidat démocrate n’a lui aucun rendez-vous à son agenda, consacrant la journée, selon des médias américains, à la préparation du dernier débat télévisé, prévu jeudi.
C’est la colistière de Joe Biden, Kamala Harris, qui se rend en Floride, renouant avec la campagne de terrain quatre jours après l’avoir suspendue en raison de cas de coronavirus dans son entourage. Elle est attendue à Orlando et Jacksonville pour appeler à participer à ce vote en personne à l’avance, tandis que son mari Doug Emhoff va à Miami et Palm Beach.
Le vote anticipé est scruté avec une attention particulière cette année, tant il continue de battre des records, donnant parfois lieu à de longues files dans les États où il a démarré.
À J-15, plus de 28 millions d’Américains à travers le pays ont déjà voté par courrier ou en personne, ce qui pourrait représenter à ce stade près d’un cinquième de la participation totale.
Ce sont les démocrates qui ont appelé massivement à voter à l’avance, comme mesure de précaution en raison de la pandémie.

Situation L'Arkansas est un État du Sud des États-Unis. Il est frontalier du Missouri au nord, du Tennesse au nord-est, le Mississippi à l'est, de la Louisiane au sud, du Texas, au sud-ouest et de l'Oklahoma à l'est. Sa capitale est Little Rock.
Population L'Arkansas compte un peu plus de 3 millions d'habitants. Il rapporte 6 grands électeurs.
Politique Le républicain Asa Hutchinson est gouverneur de l'Arkansas depuis 2015. L'État envoie 4 députés, tous républicains, au Congrès à Washington.
Résultats 2016Hillary Clinton: 33,7% – Donald Trump: 60,2%