«Mauricette» : artisan glacier de mère en fille
Du triporteur à la camionnette T1, la société glacière Chez Mauricette d'Enghien s'est adaptée en gardant sa saveur artisanale.
Publié le 01-04-2011 à 06h00
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Les enfants l'appellent Mauricette, comme sa mère et sa grand-mère avant elle, même si son prénom est Cathy. «Mauricette, c'était ma grand-mère, qui a démarré l'activité glacière en 1949, sourit Cathy Plateau. On a toujours gardé sa recette de base, tout en l'adaptant aux normes d'hygiène. »
Tout comme ses aïeuls, Cathy vend ses glaces maison au magasin «Chez Mauricette» et dans les petites rues d'Enghien et des environs. «Mes grands-parents faisaient la tournée en triporteur. Ensuite, mes parents, Marie-Rose et Francis, l'ont faite en «deux chevaux » avant d'acheter les VW T1. Les camionnettes ont 32 ans mais sont comme neuves. Je viens de faire relooker la mienne. Mon papa passe toujours avec la sienne dans les rues de Petits Enghien et d'autres villages .»
Cathy, elle, gare sa mythique T1 sur la Place du Vieux Marché à l'heure de la sortie des écoles avant de faire retentir sa musique dans Enghien et Biévène jusqu'au coucher du soleil.
Le secret : faire bouillir le lait
Ses matinées, elle les passe dans son atelier à confectionner ses parfums glacés. «Le fermier vient me livrer son lait à la maison. Je travaille toujours avec le même parce qu'il donne une alimentation particulière à ses vaches pour ne pas altérer le goût du lait et de la glace. Nous accordons beaucoup d'importance à ce goût primaire du produit. Notre «vanille» pourrait être appelée «fleur de lait» .»
Pour créer cette saveur, la Maison «Mauricette» a sa technique : faire bouillir son lait. «La réaction chimique qui se produit lors du passage de 80° à 4° en une fraction de seconde est telle que nous n'avons pas besoin d'ajouter de conservateurs. » Lorsque la préparation est refroidie, les fruits frais et arômes y sont ajoutés pour lui donner ses colorations gustatives particulières. Au magasin, les bambins et leurs parents ont le choix entre une quarantaine de variétés différentes. «Spéculoos et cuberdon sont devenus des classiques, j'en ai tous les jours. Mais quand j'ai le temps, j'aime préparer des parfums originaux. Une à deux fois par an je fais la glace au chocolat et poivre noir, pour les quelques clients qui me la réclament. La «fraise au miel» à son petit succès, comme «fleurs d'oranger & roses». Celle-là, je l'ai trouvée par accident. Je me suis trompée en mélangeant les deux recettes : le goût est fabuleux !»
«On arrive avec le soleil»
Cette créativité est l'un des aspects du métier apprécié par celle qui a grandi dans un palais de glace. «Je partais à l'école avec mon frisko à la main. Je n'ai jamais vraiment imaginé faire autre chose, même si à la belle saison je cours du matin au soir. C'est un métier magnifique. On arrive avec le soleil, les gens ont la pêche : manger une glace, c'est un moment de relaxation. Et il y a le contact avec les enfants qui sont émerveillés par la camionnette. Ceux qui grandissent avec nos glaces nous disent que celles mangées à la mer ou ailleurs ne sont pas aussi bonnes. C'est la plus belle récompense. »
Lorsque le temps est maussade, Cathy propose des gaufres. Et pour varier les plaisirs lactés, elle confectionne ses gâteaux glacés pour toutes les occasions.
F.G.
«Chez Mauricette», Rue de l'Yser, 37 à 7850 Enghien. Tel : 02/395.48.21. www.glacemauricette.com