La Sabbat des Sorcières d'Ellezelles, une fête populaire en constante évolution
Au fil des ans, le rendez-vous entre les sorcières et leur public s’est adapté pour correspondre à son temps.
Publié le 18-06-2022 à 06h00
Le Sabbat tel qu’on le connaît aujourd’hui n’est pas né tout à fait sous les mêmes étoiles. À l’époque et durant vingt ans, la cérémonie se centre autour du bûcher. "Mais, à l’instar de ce qu’il se passe actuellement avec le Sauvage à Ath, des voix s’élèvent car on pend un mannequin" , racontent Christian Pieman et Vincent Decouttere. "En 1992, Jacques Vandewattyne a eu mauvaise conscience et nous avons décidé de brûler la bêtise humaine plutôt que les sorcières. On écrit sur de grands cartons les maux de l’époque et on les met au bûcher."
Enfin, en 1996, avec la collaboration des successeurs de Watkyne, les sorcières réintègrent, chaque dernier samedi du mois de juin, la butte du hameau de l’Aulnoit après être passées par le parc de l’ancienne cure.
"À la demande du public, on retourne aussi à la tradition première et les Sorcières sont à nouveau pendues durant quelques années."
En 2010, le comité tente d’insuffler un dynamisme nouveau. "Nous ne voulions plus de bûcher, d’autant que l’on savait qu’elles avaient été condamnées à tort!"
Durant trois ans, ils optent alors pour une formule intermédiaire. "Les sorcières quittent l’enceinte du Sabbat dans la cage pour vivre en dehors du village tout en continuant à pratiquer leur médecine alternative."
C’est finalement en 2013 que les sorcières seront totalement réhabilitées. "Elles reviennent toutes à la fin du spectacle. Cette année, elles enlèveront même leur masque pour regarder le grand feu d’artifice et être applaudies à visage découvert."
Malgré les évolutions, il subsiste cependant de 1972 la danse du Ramon sur la musique de L’Apprenti sorcier (Paul Dukas), les personnages, mais surtout la ferveur des débuts.