« La qualité ne m’importe pas »
Contactée par nos soins, la porte-parole de l’Afsca confirme la destruction des tartes « pour cause de conditions d’hygiène déplorables ».
Publié le 03-07-2013 à 06h00
«Les lieux étaient sales, à proximité de toilettes et de toiles d'araignée. Or, il ne s'agit pas d'une manifestation privée, mais d'une vente au public. La gérante ne doit pas se conformer aux mêmes normes qu'une boulangerie professionnelle mais respecter celles imposées aux vendeurs occasionnels dans les marchés de Noël, les festivals, les foires, les fêtes scolaires etc. »
Peuvent être reconnues comme «vendeurs occasionnels» les associations ou organisations à but non lucratif dont les collaborateurs ne sont pas rémunérés et qui exercent un maximum de cinq activités par an.
Les normes d'hygiène du point de vente comprennent la propreté du «stand, véhicule ou étal », qui doit comporter «un endroit où se laver les mains à l'eau courante potable (éventuellement un jerrycan muni d'un robinet), du savon liquide et du papier à usage unique pour s'essuyer les mains (pas d'essuies); des surfaces propres et facilement lavables si elles entrent en contact avec des denrées alimentaires.»
Josiane Ronsse explique que la grange de fabrication n'est pas équipée de point d'eau sur place mais que de l'eau est amenée pour faire la vaisselle, notamment. «Je ne peux pas faire des investissements d'une telle importance pour une activité non rentable, que nous faisons deux fois par an. Si je les fais, nous allons devoir vendre les tartes plus chères ou utiliser des ingrédients de moins bonne qualité; et alors ça perd tout son sens. Ca fait quarante ans qu'on fait comme ça et tous nos clients connaissent bien nos conditions de travail. C'est du folklore.Mais l'inspectrice m'a dit: " La qualité ne m'importe pas ".»
Un risque d’intoxication
Si elle comprend l'effarement des bénévoles – «ce n'est jamais agréable d'être pris en faute et de se faire sanctionner»– la porte-parole de l'Afsca assure que cette procédure est classique en cas de manquements à l'hygiène: «L'obtention de résultats suite à une analyse microbiologique des produits prend plusieurs semaines. Lorsque les conditions de fabrication ne sont pas bonnes, nous ne pouvons pas attendre de tels délais. La destruction des produits incriminés est donc systématique pour prévenir des cas très graves d'intoxication collective.»
Elle invite l’association à contacter l’unité provinciale de contrôle pour se mettre en règle.