Livio, le soigneur des cloches de nos églises
Il exerce un métier millénaire qui exige de multiples savoir-faire: Livio est ce qu’on appelle un campaniste. Rencontre en haut du clocher...
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Publié le 18-08-2021 à 06h00
Ces derniers temps, les cloches, surtout celles de Ploegsteert, font beaucoup de bruit dans l’entité cominoise. Ce que l’on sait moins, c’est qu’elles font l’objet d’une attention particulière. Ce lundi, sous le coup de 15 h, un technicien de la société Meridiaan, établie à Menin, venait justement faire l’entretien annuel des cloches de Bas-Warneton. Nous l’avons accompagné dans son travail si particulier!
À Bas-Warneton, les deux cloches sont situées au troisième étage; la montée n'exige pas un très gros effort, même si l'escalier est jonché d'excréments de pigeons: «Mais quand on fait cela cinq ou six fois par jour, on le sent quand même dans les jambes, explique Livio Van Eeckhout, un électricien de formation qui veille sur les cloches depuis près de 30 ans. Le métier exige une concentration permanente car le danger est partout, parce que l'on travaille en hauteur et que les églises ne sont plus en très bon état, qu'elles ne sont plus très bien entretenues. On demande que les cloches soient facilement accessibles et que l'escalier ne soit pas dangereux, mais d'évidence ce n'est pas souvent le cas!»
L'entreprise Meridiaan possède des clients à travers toute la Belgique: «Sur la même journée, nous essayons de grouper les églises qui sont proches les unes des autres, entre les dépannages et les entretiens annuels, pour éviter de perdre trop de temps sur les routes.»
La beauté des carillons
Pour Bas-Warneton, l'entretien annuel est vite fait puisqu'aucun problème n'est signalé. «C'est assez facile d'accès et il n'y a que deux cloches, mais ce n'est pas toujours ainsi! Ce que j'aime particulièrement, ce sont les carillons; celui de Messines est magnifique avec des cloches offertes par des villes allemandes en symbolique de la paix! En plus des cloches, il y a tout un mécanisme qui gère l'ensemble. Souvent, quand il y a des réparations sur un carillon, nous nous rendons à deux techniciens. Ce qui est aussi toujours impressionnant, ce sont les cathédrales où le dispositif est majestueux!»
Il ne changerait pour rien au monde de métier: «C'est très varié, on rencontre beaucoup de gens, dans différentes régions. Il n'y a jamais d'ennui et nous sommes assez indépendants.»
Son souvenir le plus fort date de 1993: «Je devais m'occuper des cloches de l'église Notre-Dame de Laeken. J'arrive et toutes les portes étaient fermées. Finalement, j'arrive à contacter le responsable qui me fait passer sur le côté. Je me dirige alors vers l'escalier pour monter au clocher et, à quelques mètres de moi, se trouvait la reine Fabiola, tout de blanc vêtue, qui se recueillait seule devant le cercueil blanc du roi Baudouin. Je me suis approchée d'elle pour présenter mes condoléances.»