Un parchemin signé Charles Quint à Comines-France
La culture reprend doucement ses droits. Samedi, visites et expos étaient proposées pour découvrir le patrimoine.
Publié le 20-05-2021 à 06h00
Dans le cadre des «Ouvertures nocturnes», ce der nier samedi 15 mai, la Maison du patrimoine de Comines France et le musée de la Rubanerie ont ouvert leurs portes.
Côté belge, une expo et des visites étaient programmées.
Côté français, en plus d’une visite de l’église, pour la première fois, quelques prestigieuses archives de la Ville ont été montrées.
Par groupe de quatre visiteurs, durant une demi-heure, les amateurs d’histoire ont pu monter à l’étage de la Maison du patrimoine pour contempler des trésors qui sont issus des archives de la famille seigneuriale de la Clyte. Elia Pieres, en charge du patrimoine, a fourni d’intéressantes explications.
Avant de partir en restauration
Les plus prestigieuses: une lettre de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, qui accorde au seigneur Jean II de la Clyte et aux échevins de Comines une franche foire parce que la draperie est en crise et que la Ville vient de subir plusieurs incendies.
Une deuxième datant de 1459 où Philippe le Bon accepte que la franche foire commence le 7 jour d’octobre parce qu’on s’est aperçu que certains marchands n’arrivent que le jour de la Saint-Denis, neuvième jour d’octobre.
Et la troisième, datée de 1535 où Georges d'Halluin, seigneur de Comines, obtient de l'empereur Charles Quint de décaler l'ouverture de la franche foire à la Saint-Denis. «Vendredi, ces lettres partent en restauration dans un atelier de l'île de Ré. Jusqu'à présent, elles sont conservées pliées, dans une pochette. Les trous seront restaurés au moyen de papier Japon et, surtout, elles seront mises à plat», précise Elia Pieres.
Il utilisait des codes…
Autre trésor sorti des archives: une édition datée de 1646 des Mémoires de Philippe de Commynes. Ce diplomate s’est d’abord mis au service du duc de Bourgogne, avant de passer en 1472 dans le camp du Roi de France. Durant près de 40 ans, il effectue des missions pour Louis XI, Charles VIII et Louis XII.
«Il a rédigé les Mémoires de leur règne en observant et en écrivant avec impartialité; ce qui en font de précieuses sources pour l'Histoire de France et de l'Europe. Plus étonnant, il a introduit dans la langue française les verbes chiffrer/déchiffrer, via l'italien «cifra», parce qu'il utilisait des codes dans ses lettres.»