La tannerie Radermecker quitte Warneton
Après une longue réflexion, l’heure est aux (gros) cartons pour déménager à Comines. Un virage pour une entreprise de 150 ans!
Publié le 14-10-2019 à 06h00
Le 14 avril 2016, André Radermecker cédait sa tannerie à deux ingénieurs français: Loïc Honoré et Nicolas Quintin. Les trentenaires lillois ont fait l'acquisition du fonds de commerce, tandis que le site a été acheté par la société Clarebout Potatoes, qui leur a laissé un délai de trois ans. «Nous avons obtenu une prolongation jusqu'au 31 décembre 2019, précise Loïc Honoré. Depuis trois ans, nous sommes en quête d'un lieu en location afin de travailler dans les meilleures conditions. Ce délai nous a également permis de réfléchir à une logique commerciale et technique afin d'offrir une rentabilité, et par conséquent une pérennité, à l'entreprise. De surcroît, nous cherchions une implantation dans un rayon de 20 km de Warneton afin de garder le personnel, notre plus grande richesse.»
Et ils ont trouvé leur bonheur dans un hangar récent construit par l'entreprise de meubles intérieurs Pecceu, avenue de la Sideho, 4A à Comines. Suite à une réorganisation de ses activités, la société n'utilise plus l'espace principal. Une enquête publique, qui court jusqu'au 15 octobre, fait mention que la SCRL Radermecker souhaite exploiter «un atelier de traitement et de finition de cuir au départ de peaux pré-tannées, ainsi que de confection d'articles de cuir».
Le déménagement est prévu les deux premières semaines de novembre: «Ce changement de lieu permet une réorganisation de l'entreprise à des fins économiques mais aussi environnementales. Le site de Warneton date des années 1920 et, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a fait son temps. Il n'est plus aux normes et ne répond plus aux besoins actuels de flexibilité.»
L’achat de peaux pré-tannées
Depuis 1870, la tannerie part des peaux brutes pour les tanner et les transformer en cuir. «Réaliser toutes les opérations de A à Z n'est aujourd'hui plus rentable. Une spécialisation est indispensable. Nous avons donc décidé d'acheter des peaux pré-tannées à des entreprises et de n'effectuer qu'un retannage, une forme de finition.»
De surcroît, le tannage nécessite d'enlever les poils avec des produits corrosifs: «Cette opération représente 75% des effluents et exige un travail physique important si la configuration des lieux n'est pas optimalisée; ce qui est notre cas. Nous profitons de ce déménagement pour prendre un virage environnemental et ergonomique. L'objectif est que notre personnel travaille dans des conditions saines et pratiques!»
Ces trois années ont aussi permis d'étudier l'évolution du marché du cuir: «Les signaux sont positifs. L'an dernier, notre chiffre d'affaires a affiché une hausse de 10%. Nous avons essayé d'élargir notre clientèle parce que nous ne voulons pas dépendre de quelques clients. Un exemple: les courroies industrielles. Il suffit qu'une nouvelle machine soit achetée et qu'elle ne nécessite plus nos courroies! Le cuir sellier est devenu l'une de nos spécialités. Nous avons déniché des clients en Belgique, mais aussi en France, en Hollande, en Angleterre.»