Six mois de commémorations pour le Traité d’Utrecht
En 1713, la Lys devient frontière d’État, séparant brutalement Comines. Tant rive gauche que rive droite, le passé commun n’a jamais été oublié.
Publié le 25-02-2013 à 07h00
:focal(545x232.5:555x222.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/HH5NPCXJSJAFTMCTD2FX62BWJA.jpg)
L’année 2013 célébrera le tricentenaire de la signature du Traité d’Utrecht, à l’origine des frontières actuelles. Afin de commémorer comme il se doit le 300e anniversaire, un travail a été mené par les Villes de Comines-Warneton et Comines-France, soutenues par plusieurs partenaires du tissu associatif local. L’objectif: faire participer au maximum la population et pas seulement les férus d’histoire.
Dernièrement, une conférence de presse à l’hôtel de ville de Comines a marqué le coup d’envoi d’un copieux programme, qui s’étendra de mars à octobre.
On le sait, la région cominoise possède une vocation frontalière. Déjà au temps de Jules César, les territoires des Morins et des Ménapiens s’y côtoyaient. Plus tard, trois évêchés s’y rejoignaient: Tournai, Thérouanne (puis Ypres) et Arras.
La Lys comme frontière naturelle
Professeur d’histoire à l’ULB, Jean-Marie Duvosquel a tracé les grandes lignes d’une séparation finalement assez brutale, décidée lors d’un traité géopolitique, à Utrecht.
Comines va relever d’un même État jusqu’aux différents traités qui marquèrent les guerres successives de Louis XIV. Après avoir conquis Lille et la Flandre wallonne en 1667, le Roi Soleil se voit contraint de céder du terrain. Le Traité d’Aix-la-Chapelle (1668) céda Comines Nord à l’Espagne et rattaché Comines Sud à la France. Celui de Nimègue (1678) rattacha provisoirement Comines Nord au royaume de France et reconnut à Louis XIV la châtellenie d’Ypres.
Finalement, en 1713, le traité d’Utrecht prend la Lys comme frontière et attribue définitivement la rive nord à l’Autriche. En 1815, à la création des Pays-Bas, Comines devient hollandais; avant d’appartenir à la Belgique, qui naît en 1830.
Par conséquent, dès 1713, une frontière d’État traversait désormais la ville de Comines, mais celle-ci restait gouvernée par un même Magistrat (bourgmestre et échevins). C’est pourquoi l’Ancien Régime prit fin du côté français en 1789 et du côté belge en 1796. Le traité de Courtrai (1820) donna à la frontière franco-belge son tracé définitif.
Les deux Comines vont alors se développer en symbiose, nourrir une coopération et une amitié durables, qui se manifestent dans cette volonté de fêter ensemble les trois cents ans du traité qui a séparé leurs deux territoires.
Comines France s’étend sur 1 602 hectares, avec environ 12 500 habitants. Peuplée de plus de 18 000 habitants, Comines est devenue Comines-Warneton, grâce à la fusion de cinq communes, en 1977. Et, chaque jour, des milliers de personnes passent le pont…