Un mali de 364 000€ clôture les comptes 2022 à Chièvres
Tempête économique contenue pour la majorité, manque de mesures structurelles pour l’opposition. Une crise inédite traduite en chiffres à Chièvres.
Publié le 05-05-2023 à 06h00
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Mercredi dernier, les comptes 2022 et la 1re modification budgétaire 2023 étaient à l’agenda du conseil communal de Chièvres. Souffrante, Sandra Lor, la directrice financière, y a exceptionnellement participé en visioconférence.
Au niveau du service ordinaire, les comptes 2022 se clôturent avec un résultat global positif de 1.635.520€ pour un exercice propre en mali de quelque 364 410 €. "Pour le combler, on a préféré ne pas utiliser les provisions pour risques et charges afin qu’elles puissent rester disponibles pour les exercices futurs. Le mali est finalement"absorbé"par le boni global des exercices antérieurs" souligne Sandra Lor.
Tempête économique
Rayon dépenses, elles avoisinent 9 700 000€ (+7,2%), dont 45% pour le poste du personnel, les cinq indexations salariales de 2022 ayant quant à elles pesé pour 200 000 € sur les finances communales.
Quant aux dépenses de fonctionnement, les repas scolaires, le carburant et les frais de gestion informatique sont les principales causes d’une hausse qui ne concerne toutefois pas les dépenses d’éclairage public, restées stables vraisemblablement en raison de la décision d’extinction partielle. Pour les dépenses de transfert (+8,1%), l’augmentation est consécutive à des dotations en hausse pour le CPAS et les zones de police et de secours.
Concernant les recettes, environ 9 343 000 € (+3,4%), 93% concernent le poste des transferts. Alors que les additionnels à l’IPP diminuent de 78 000€ (effet Covid), l’intervention du Fonds de Communes et les additionnels au Précompte immobilier augmentent respectivement de 225 000€ et 68 400 €. Les taxes communales diminuent quant à elles très légèrement (-2370€).
Le service extraordinaire présente de son côté des dépenses engagées à hauteur de 4.574.622€ dont 3,25 millions € pour la rénovation de l’église de Chièvres. Les autres investissements concernent, pour les plus importants, l’ancien bâtiment de Ladeuze (759 000€), les PAV (200 000€), les travaux PIC de la rue Criquelion (204 000€), la phase 1 des travaux du Musée de la vie rurale de Huissignies (54 500€) et l’archivage des documents communaux (30 000€). Des investissements financés à 66% par l’emprunt, 20% de subsides et 14% sur fonds propres.
Hors contexte
Les débats ont à nouveau confronté les visions divergentes de Zoé Delhaye (MR) et de Valérie Voronine (PS), l’échevine des Finances.
"Nous l’avions prédit. Les dépenses ne sont pas maîtrisées à hauteur des recettes et le résultat est sans appel avec ce mali. À titre de comparaison, lorsque nous étions aux affaires, l’exercice 2020 enregistrait un boni", constate la libérale. "Il est grand temps que des mesures structurelles soient mises en place afin de garantir l’avenir de la Commune."
"Vous présentez une situation hors contexte mais la population sait bien que nous sommes en période de crise. 2022 fut une sacrée tempête économique que nous avions anticipée", s’insurge Valérie Voronine. "Alors que nous avions prévu un mali de 455 000 €, nous en sommes à 364 000€. Nous dire dès lors que nous n’avons pas maîtrisé nos dépenses… Des mesures structurelles fortes ont été prises en matière d’éclairage public, de relocalisation de nos paracommunaux, de diminution des dépenses tout en défendant le pouvoir d’achat des Chiévrois en n’augmentant pas les taxes".
Des taxes locales qui, selon Claude Demarez (MR), représentent néanmoins 600€/habitant. "Nous avons donc une responsabilité vis-à-vis des citoyens quand à la manière d’envisager les dépenses." Quant au bourgmestre Olivier Hartiel (PS), il relève lui l’incidence importante des dépenses de transfert sur les finances communales. "Concernant la hausse des dotations, en faveur des zones de police et de secours par exemple, nous n’avons aucun levier pour réduire leur impact."
Les comptes de l’exercice 2022 ont finalement été approuvés à l’unanimité. La première modification budgétaire 2023 est quant à elle validée par 11 voix, celles du PS, d’Écolo et de Laurence Feron (MR). Les quatre autres conseillers MR s’y opposent, estimant cette fois encore "un manque de mesures structurelles".